Le pape insiste sur l’importance de la liturgie de la parole

Publié le 12 Fév 2018
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Reprenons le commentaire des audiences sur la liturgie en commentant celle du 31 janvier concernant la liturgie de la Parole. Celle-ci fait partie intégrante du Saint Sacrifice. Ne l’oublie-t-on pas un peu trop souvent ?

Après le Concile de Trente beaucoup de catholiques, en juste réaction contre le protestantisme, en étaient venus, contre l’enseignement de l’Église, sinon à mépriser du moins à déprécier la valeur de la Parole de Dieu. Le dernier Concile, en pleine cohérence avec la grande tradition de l’Église, a insisté à nouveau sur la double table de la parole et du Corps du Christ. Toutes les deux nous donnent le Verbe incarné : l’Eucharistie nous donne le propre corps de Jésus, tandis que la Bible nous donne sa Parole remplie de lumière. L’Écriture nourrit la foi en nous faisant pénétrer les arcanes du Verbe et de l’Esprit illuminateur, tandis que l’Eucharistie nous communique la vie divine en nous nourrissant de la chair même du Verbe incarné qui nous a aimés jusqu’à la fin. Toutes les deux sont donc nécessaires au développement et à la croissance de la vie chrétienne. Ainsi durant la sainte messe, avant de communier à la chair du Christ, on communie à sa Parole. En effet, là plus que partout ailleurs, l’œuvre rédemptrice du Christ continue de s’accomplir sans cesse au long des générations afin que tous, au sein de l’Église, puisent à cette source féconde de vie salutaire. L’Église nous rend présent le mystère divin par l’actualisation du Sacrifice, mais aussi par la parole scripturaire qu’elle actualise tout aussi véritablement. En effet, l’année liturgique qui suit le cycle annuel des saisons, associe l’œuvre rédemptrice du Christ aux saisons correspondantes. De même que le soleil domine et détermine le cycle annuel naturel, de même l’Église dispose les mystères du salut au long de l’année religieuse dont le soleil est le Christ ; ce soleil se lève à Noël, atteint son apogée durant le cycle pascal et fait mûrir les semences à la Pentecôte et pendant la période suivante. Les lectures de l’Évangile et les épîtres correspondantes donnent à chaque fête son caractère particulier en actualisant, par un mémorial efficace, le mystère du salut qu’elles expriment.

    La liturgie de la Parole, la valeur sacrificielle de la messe étant sauvegardée, est si importante qu’elle est en elle-même une annonce de l’Évangile. C’est pourquoi nous ne devons pas arriver en retard à la messe afin de pouvoir écouter très attentivement la Parole de Dieu qui y est proclamée. Comme toujours, le Pape utilise des images évocatrices. On écoute la Parole de Dieu au lieu de regarder le chapeau de l’autre ou de bavarder avec sa voisine. Mais écouter, c’est aller jusqu’à ouvrir son cœur pour obéir à la volonté divine. L’Écriture doit devenir en nous parole vivante. Rappelons-nous toujours que l’homme ne vit pas seulement de pain. Il a besoin d’une nourriture divine. Le Pape insiste particulièrement sur le psaume responsorial si antique et si cher à saint Augustin. Aussi est-il vraiment triste de remplacer la Parole de Dieu par une lecture profane, si pieuse soit-elle. Ce n’est certainement pas le temps de lire son journal. La parole de Dieu est divine. Dieu est vraiment l’auteur de la Bible. Nous devons entrer en dialogue intime avec lui, comme Jérémie ou mieux encore comme Marie qui conservait toutes choses en son cœur. Si nous ne nous nourrissons pas de la Parole de Dieu nous serons comme des aveugles, alors qu’à l’inverse, comme le psalmiste, nous reconnaîtrons que la Parole de Dieu est la lampe qui éclaire notre chemin vers le Ciel.

Retrouvez l’audience générale du Pape François en date du 31 janvier 2018 ici

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