Le pardon dans le couple

Publié le 19 Août 2014
Le pardon dans le couple L'Homme Nouveau

Nous sommes tous pécheurs. Mais nos défauts peuvent mettre en danger notre vie de couple. Pour durer, une saine réconciliation est nécessaire.

Si nous avons été bien catéchisés, nous savons que chacune de nos fautes, mortelles ou vénielles, est une offense à Dieu. Nous allons donc nous confesser régulièrement et nous comptons sur la miséricorde inépuisable de notre Créateur…

Mais réalisons-nous dans le même temps que la plupart de ces fautes, même pardonnées par Dieu (si nous en avons la contrition), blessent aussi notre conjoint parfois de manière très profonde et en tout cas ont des conséquences non négligeables pour notre vie de couple et dans notre vie familiale ?

Nous avons souvent le défaut de nous confesser comme des célibataires ! Cela montre que nous n’avons pas pris conscience des répercussions de nos manquements sur notre entourage immédiat.

Qu’en est-il après de multiples années de vie commune, si nous n’avons pas pris soin d’apprendre à nous excuser et à nous réconcilier ? Si les mêmes travers se renouvellent indéfiniment sans aucun signe d’amélioration ? L’agacement se transforme alors en exaspération, puis se change en amertume, en découragement et finalement arrive à dissiper tout amour, dressant un mur de ressentiment entre les époux. De vagues excuses qui ne manifestent aucun regret et aucune chance d’amélioration ne peuvent suffire à la longue…

Comment présenter ses excuses ?

Certes nous savons que nous devons « pardonner à ceux qui nous ont offensés », mais cela est bien facilité si l’offenseur présente ses excuses de façon convenable, n’est-ce pas ? Quelle est donc la façon convenable de présenter ses excuses ?

La réponse n’est pas simple car nous n’avons pas tous la même manière de trouver sincères les excuses de notre prochain. En fait il existe plusieurs « langages » pour s’excuser et nous sommes chacun plus particulièrement sensibles à l’un ou à l’autre de ces « langages ».

Certains sont particulièrement touchés lorsque celui qui doit s’excuser exprime des regrets sincères en disant : « Je suis désolé(e) de mon erreur » ou « Je regrette vraiment d’avoir oublié de… » ; attention de ne pas rajouter de circonstances atténuantes qui montreraient que les regrets ne sont pas réels !

D’autres ont besoin d’entendre le fautif reconnaître sa responsabilité ; tant qu’ils n’ont pas entendu : « J’ai eu tort » ou « Je reconnais que j’ai commis une erreur… », ils ne croiront pas aux excuses proférées.

Une troisième manière de présenter les excuses est de proposer de réparer le tort qui a été fait. La notion de réparation est indispensable à certains pour accueillir les excuses ; ils attendent que leur interlocuteur propose : « Que puis-je faire pour arranger les choses ? ». Et il faut bien être convaincu que nous devrions connaître le langage affectif fondamental de notre conjoint (voir Les cinq langages de l’amour de Gary Chapman ; nous y reviendrons dans un prochain article) et l’utiliser pour redire à la personne blessée qu’elle compte pour nous, sinon, tous nos efforts pour se réconcilier seront voués à l’échec.

Le quatrième langage de la réconciliation consiste à se repentir sincèrement en disant : « J’essaierai de ne jamais recommencer », et il faut alors élaborer un plan concret pour améliorer la situation conflictuelle, qui sans cela, ne manquerait pas de se renouveler.

La cinquième façon de s’excuser consiste à dire clairement : « Acceptes-tu de me pardonner ? ». Pour quantité de personnes, entendre : « Je suis désolé », « J’ai eu tort », « Que puis-je faire pour arranger les choses ? » ou « J’essaierai de ne jamais recommencer » ne constitue pas une vraie demande de pardon. D’ailleurs, selon son tempérament, il peut s’avérer extrêmement difficile de demander pardon à qui que ce soit. Et pourtant même si le conjoint est disposé à pardonner, dans ce cas, il a besoin d’entendre : « Me pardonneras-tu ? » pour trouver les excuses sincères. Et à cette condition seulement la réconciliation sera obtenue et la relation pleinement restaurée.

Nous devons faire le maximum d’efforts pour rendre la vie agréable à l’autre, l’idéal serait évidemment de ne jamais le faire souffrir, mais notre nature humaine, blessée par le péché originel, n’en est pas capable.

Une réciprocité

Nous sommes donc amenés à demander pardon, d’une part, et à accepter de pardonner, d’autre part, et si cela nous est parfois difficile, c’est que nous ne prenons des dispositions de réconciliation qu’à la légère, sans réflexion, sans vraiment montrer à notre conjoint que nous l’aimons et que nous souhaitons au plus haut point retrouver l’amitié que nous avions provisoirement malmenée.

Si nous prenons l’habitude d’employer pour présenter nos excuses à notre conjoint, le (ou les) langage de la réconciliation qui est celui auquel il est plus particulièrement sensible, nous sommes sûrs de « faire mouche ». Mais si nous négligeons la manière qui est celle qui le touche véritablement, les blessures que nous lui infligeons par nos fautes seront mal cicatrisées et pourront se rouvrir à tout moment, semant le désarroi et la colère.

Apprendre le chemin de la réconciliation au quotidien est donc de la plus grande importance pour que règnent la paix et la confiance dans notre famille.

Croître et Progresser Ensemble-N.-D. de Cana       croitreetprogresserensemble.com

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