Le récit de l’Annonciation : l’aurore de notre salut

Publié le 29 Jan 2025
marie esprit saint Annonciation

Le jour de l’Annonciation, l'intervention de l'Esprit consacra et rendit féconde la virginité de Marie.

En ce mois de janvier, le pape François a entamé une nouvelle catéchèse en lien avec l’année jubilaire 2025, sur le thème « Jésus notre espérance ». Le 22 janvier dernier, il commentait l’Annonciation.

 

Dans le cadre des catéchèses jubilaires qui ont pour thème « Jésus notre espérance », le Pape, après avoir parlé de la généalogie humaine du Christ, aborde lors de l’audience générale du 22 janvier dernier un Évangile qu’on ne saurait lire qu’à genoux et qui est l’aurore de notre salut : le récit de l’Annonciation.

L’Ange Gabriel annonce à Marie qu’elle est la nouvelle Ève, car elle engendrera le Messie attendu, réalisant ainsi la prophétie du Prophète Isaïe (7, 14) : une vierge enfantera et elle lui donnera le nom d’Emmanuel, « Dieu avec nous ». Saint Luc nous montre dans ce récit les effets transformateurs de la Parole de Dieu qui est toujours réalisatrice : c’est le « dixit et facta sunt » de la Genèse. Ici la Parole de Dieu prend pour demeure, non le temple majestueux de Jérusalem, mais le sein d’une pauvre jeune fille, qui, bien que fiancée à Joseph, entend garder sa virginité.

Oui le texte évangélique de saint Luc nous annonce un salut merveilleux. L’Esprit Saint coopérant avec le Verbe de Dieu, le cœur de la Vierge se rassure au moment même où l’Ange la salue d’un nom inédit. Au salut classique hébreu de la paix, Gabriel donne la préférence au salut grec de la joie et de la grâce. La promesse qu’il proclame reçoit déjà son accomplissement : la virginité elle-même devient féconde, couverte qu’elle est par la vertu du Très-Haut.

L’Ange avait dit : « Voilà que vous concevrez et enfanterez un Fils » ; Marie avait répondu : « Comment cela pourrait-il se faire ? » Mais parce que Marie répond dans la foi, et non dans le doute comme Zacharie, l’Esprit Saint accomplit ce que l’Ange promet. Marie est vierge et demeurera à jamais vierge pendant et après l’enfantement. Elle avait conçu son Dieu dans son cœur ; elle le conçoit maintenant dans ses entrailles. La première de tous, elle a reçu le salut du monde, cette Vierge vraiment pleine de la grâce, et, pour cela, choisie pour être la véritable Mère du Fils de Dieu.

Le Pape rappelle ici les prophéties de Sophonie, Joël et Zacharie, qui sont des invitations à la joie, au moment où l’Exil prend fin et où Dieu fait sentir sa présence toujours vivante et agissante.

Marie est vraiment la pleine de grâce. Immaculée dès sa conception, elle a toujours été possédée par la grâce. La grâce est son nom et, tout logiquement, elle est devenue la Médiatrice de toutes grâces, sans pourtant faire ombrage à l’unique médiateur. Comme le note fort justement le Pape, elle est la gracieuse, car « la grâce a accompli en elle une ciselure intérieure, faisant d’elle son chef-d’œuvre. Marie est pleine de grâce. »

Après la salutation toute gracieuse de Gabriel, l’ange réconforte Marie en lui demandant de ne point craindre. Dieu dit toujours cela ; à Abraham, à Moïse, à Isaïe. Ce fut aussi l’appel de Jésus à ses disciples. Ce sera celui de Jean-Paul II au début de son pontificat.

Ce privilège insigne de la maternité divine est la source de tous les autres. Et si Marie a pu dire oui à l’ange, c’est grâce au silence qui lui a permis d’écouter.

À notre tour, nous devons écouter le Christ. L’écouter à travers sa Parole, conservée dans les Saintes Écritures. L’écouter dans les événements mêmes de notre vie, en cherchant à y lire les messages de la Providence. L’écouter enfin dans nos frères, en particulier dans les petits et les pauvres, ceux de la périphérie pour lesquels Jésus lui-même demande notre amour concret.

Écouter le Christ et obéir à sa voix : telle est la voie maîtresse, l’unique, qui conduit à la plénitude de la joie et de l’amour, c’est la voie que nous a montrée Marie et qui nous procurera la confiance.

Suivons Marie qui fut illuminée de confiance. Comme le disait un Père d’Orient cité par le Pape, Marie fut une lampe à plusieurs lumières. Apprenons d’elle à nous laisser ouvrir les oreilles à la Parole divine, pour devenir des personnes de confiance et de vrais tabernacles de la présence divine.

 

>> à lire également : 1er janvier : Homélie du Pape pour Marie Mère de Dieu

 

Un moine de Triors

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