Pendant que vient de se finir le procès de l’attentat de Saint Etienne du Rouvray à la cour spéciale d’Assise de Paris, la cause de béatification du père Hamel tué en haine de la foi avance au Vatican.
Jeudi 10 mars dernier s’est achevé à la cour d’assises spéciales de Paris le procès de l’attentat contre le Père Hamel le 26 juillet 2016. Les accusés sont au nombre de quatre, dont trois seulement était présents. Il s’agit des complices des deux terroristes de 19 ans, puisque ces derniers ont été tués par la police à la sortie de l’église de Saint-Étienne-du-Rouvray. Très rapidement considéré comme martyr, le Père Jacques Hamel, mort à 85 ans, est depuis considéré comme un « serviteur de Dieu ». Un procès en béatification a été déposé par Mgr Dominique Lebrun, archevêque de Rouen, à la Congrégation pour la cause des Saints à Rome. Deux procès, deux justices, celle des hommes et celle de Dieu.
Mort en haine de sa foi
« Va-t-en Satan ! » ont été les derniers mots du Père Hamel, sous les coups de couteau de ses très jeunes agresseurs. Ceux-ci s’étaient introduit dans l’église Saint-Etienne-du-Rouvray à la fin de la messe, et avait attendu le moment du recueillement d’action de grâce pour agir. Un vieux paroissien, Guy Copponet, présent sur place avait été forcé de filmer l’agression avant d’être lui-même égorgé. Survivant à sa blessure, ce dernier a accepté de témoigner au procès et souhaitait avec Roseline Hamel, la sœur du père, que toute la lumière soit faite sur l’attentat et que toutes les réponses soient apportées aux insuffisances des services de police. A la fin du procès, des peines de 7 à 13 ans de réclusion criminelle ont été retenues contre les trois complices de l’attaque, Yassine Sebaihia, Farid Kheli et Jean-Philippe Steven Jean Louis, pour « association de malfaiteurs terroriste criminelle ». Le quatrième, véritable cerveau et instigateur de l’attentat, Rachid Kassim, a lui été jugé pour complicité et condamné en son absence à la prison à perpétuité. Il est présumé mort en Irak en 2017. Les trois compères ont été largement reconnu coupable d’avoir soutenu l’idéologie islamiste via des messages sur Telegram (application de messagerie cryptée), et la mise en place de cagnotte d’aide à l’islamisme radical. Ils ont aussi été accusé d’avoir encouragé les deux terroristes à commettre des actions violentes au nom de l’Islam.
Procédure de béatification accélérée
Dès septembre 2016, le Pape François a célébré une messe en hommage au Père Jacques Hamel, qu’il qualifie alors de « martyr » pendant son sermon. Exceptionnellement, il lève quelques jours plus tard le délai de cinq ans obligatoires avant tout démarrage d’une procédure de béatification. Cette dispense spéciale du pape permettra le dépôt dès le 10 avril 2019 du dossier de béatification par le père Vigouroux postulateur de la cause du père Hamel. Ce dernier affirme « il y avait une haine de la foi catholique au moment où on l’a tué, il a répondu à la violence par la charité, en nommant le diable mais sans accuser ses agresseurs, il est réputé martyr au sens de la foi ». Martyr des temps moderne, la mort du père Hamel en 2016 aura réveillé chez les catholiques de notre pays la conscience d’un monde hostile à leur foi, et leur a donné l’exemple d’une vie donnée au Christ jusqu’au bout.