Saint Martin, mort en 397, fut le troisième évêque de Tours. La sainteté de sa vie et les miracles qui lui furent attribués de son vivant firent aussitôt de son tombeau un lieu de pèlerinage. Deux siècles plus tard, son successeur, saint Grégoire, évêque de Tours de 573 à 594, composera, en quatre livres, un recueil intitulé De virtutibus sancti Martini. Ce recueil est, pour la première fois, traduit intégralement par Luce Pietri, avec le texte latin en regard, de nombreuses notes et une longue introduction. Luce Pietri, professeur émérite à l’université Paris IV-Sorbonne, avait consacré sa thèse de doctorat à la ville de Tours du IVe au VIe siècle et a publié de nombreuses études sur la Gaule durant l’Antiquité tardive.
Entre l’époque de saint Martin et l’époque de saint Grégoire, la ville de Tours a grandi, s’est transformée, est devenue un lieu de pèlerinage, avec des fidèles venus parfois de fort loin. Différents lieux attirent pèlerins et suppliants : le monastère de Marmoutier, le puits qu’il a lui-même creusé, l’église de Candes avec la cellule où il est mort et surtout la basilique où se trouve son tombeau.
Le recueil de Grégoire de Tours rassemble en 207 chapitres autant de miracles. L’évêque Grégoire est un historien rigoureux, dont témoigne son autre grande œuvre, l’Histoire des Francs, qui lui vaudra plus tard le titre de « père de l’histoire de France ». Les miracles qu’il rapporte se sont quasiment tous produits durant son épiscopat. Il les a constatés lui-même, a pu interroger les bénéficiaires ou des témoins, ou encore ils ont été scrupuleusement enregistrés par les gardiens des différents lieux saints où ils se sont produits.
L’évêque Grégoire est aussi un pasteur. Il veut certes édifier ses lecteurs, les inciter à avoir de la dévotion pour son saint prédécesseur et, comme il l’écrit dans la préface à son ouvrage, transmettre « à la mémoire des générations futures les miracles d’à présent »
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