Pendant des années, l’historien Reynald Secher a œuvré à la restauration du vieux prieuré Saint-Pierre-ès-Liens à La Chapelle-Basse-Mer (44), à la fois berceau d’une partie de sa famille et lieu privilégié de ses recherches historiques qui devaient le conduire à démontrer l’existence d’un génocide vendéen. Ce 17 mai, il inaugure la dîmerie restaurée.
Qui n’a jamais entendu parler de l’historien Reynald Secher à travers ses travaux scientifiques sur la Vendée ou au moins pour ses bandes dessinées ou ses films historiques destinés à populariser l’Histoire ? Une facette peut-être moins connue de l’historien est sa passion pour la sauvegarde d’objets religieux et la restauration du patrimoine ancien. Il a ainsi préservé de la destruction plus de mille croix de granit, des centaines d’objets religieux tels que des ornements et des objets liturgiques (calices, patènes et autres), qu’il a fait restaurer pour ensuite les redonner à des prêtres afin qu’ils retrouvent leur fonction première. Après l’immense sujet de la Vendée, l’œuvre de sa vie réside dans la restauration du vieux prieuré Saint-Pierre-ès-Liens à La Chapelle-Basse-Mer, son village natal.
La première église paroissiale
Fondé au XIe siècle, à la frontière brito-vendéenne sur les terres du seigneur Bassamerus, par les moines venus de la grande abbaye de Marmoutier, ce prieuré est la première structure religieuse de ce qui deviendra un peu plus tard la paroisse de La Chapelle-Basse-Mer. Échangée contre d’autres terres appartenant au chapitre de la cathédrale de Nantes, la chapelle du prieuré devient la première église paroissiale jusqu’à son transfert dans le bourg actuel au XIVe siècle. À la même époque, cette église est transformée en chapelle secondaire et le restera jusqu’à la Révolution, conservant l’ensemble de ses privilèges, notamment ses registres paroissiaux et sa fondation. Confisquée en 1790 lors de la nationalisation des biens du clergé, la chapelle est vendue comme bien national, puis renationalisée en 1793 et encore en 1797. Achetée systématiquement par la même famille native de La Chapelle Basse-Mer pour être redonnée à chaque fois à la paroisse, la chapelle lui est finalement concédée gracieusement, ce qui lui évitera la dernière nationalisation de 1905. Partiellement brûlée lors des guerres de Vendée, elle sera finalement laissée à l’abandon par la paroisse, faute de moyens financiers, et tombera peu à peu en ruines. C’est au détour d’une balade les menant tous deux devant la chapelle assaillie par les ronces et les herbes folles, qu’un…