Le récent voyage du pape François en Belgique a été le cadre d’un scandale ecclésial révélateur de la trahison par la vénérable Université catholique de Louvain de tous ses principes fondateurs au profit des idéologies à la mode. Rappel de ce que sont les fondements d’une université catholique par un spécialiste du droit canon.
À la stupéfaction générale, l’Université catholique de Louvain (UCL) a réservé au Pape un accueil inattendu et inadmissible pour son 46e voyage apostolique. Le 28 septembre, à l’occasion du sixième centenaire de l’Université, il a rencontré des étudiants et des professeurs de cette institution fondée en 1425 (la scission d’avec la faculté néerlandophone de Leuven a eu lieu en 1968). Après un discours d’accueil, une Lettre au pape François, rédigée par des étudiants et des professeurs, a été lue devant lui, résumant les poncifs les plus éculés des progressistes de notre temps (ordination des femmes, éco-anxiété, perspective intersectionnelle, communautarisme « LGBTQ+ », etc.). Ce texte aux allures marxistes dénonce « des rapports de dominations croisées : domination des humains sur la nature, domination des hommes sur les femmes, domination du Nord sur le Sud »… Ces éléments de langage, ânonnés sur un ton comminatoire et hautain, ont fait dire au journal Euronews qu’il s’agit de « l’un des discours de bienvenue les plus acerbes jamais adressés au Pape lors d’un voyage à l’étranger » (29 septembre 2024).
Un communiqué assassin
Pendant qu’il répondait à ce discours, spécialement à l’attaque sur « l’invisibilisation des femmes » et la « justice de genre » (car sur le catastrophisme climatique, il y a convergence de vues), les autorités de l’UCL rédigeaient un communiqué assassin en écriture dite inclusive, et le diffusaient à la presse. Ce texte « déplore […] les positions conservatrices exprimées par le pape François quant à la place des femmes dans la société », et affirme « son incompréhension et sa désapprobation » face à cette « position déterministe et réductrice », cause d’une « divergence majeure » entre eux et lui. In fine, l’UCL s’affiche comme « université inclusive » (le mot est à la mode) intégrant quiconque, « quelles que soient ses origines, son sexe ou ses orientations sexuelles. Elle appelle l’Église à emprunter le même chemin, sans aucune forme de discrimination ». Le pape a dû répliquer dans l’avion le ramenant à Rome, d’une part, en critiquant le « féminisme extrême » de ces idéologues, d’autre part, en dénonçant un procédé éminemment hypocrite : « Ce communiqué de l’université a été fait pendant que j’étais en train…