Une étude de l’Insee parue en mars montre que les mariages mixtes constituaient, en 2015, 27 % des unions célébrées en France ou transcrites dans les registres de l’état civil, soit 75 800 sur 282 600. Conséquences de ces mariages mixtes : une acquisition facilitée de la nationalité française et une immigration accrue.
Les mariages mixtes sont un phénomène massif rendu d’autant plus visible que les Français se marient de moins en moins entre eux, choisissant l’union libre ou le pacs. Rappelons que pour un étranger(ère) extra-européen(ne) le mariage avec un(e) Français(e) donne droit à une délivrance de titre de séjour et à un accès à la nationalité française au bout de quatre ans. « Ces statistiques sur les mariages mixtes reflètent les flux migratoires en France, précise Magali Mazuy, démographe à l’Ined. Car, en toute logique, les personnes qui migrent se retrouvent sur le marché matrimonial. C’est pour cela que 37 % des unions mixtes célébrées dans l’Hexagone en 2015 ont uni un conjoint français avec une personne d’une nationalité du Maghreb, 22 % un Français avec un Européen (les programmes d’échange Erasmus y ont leur part) et 14 % un Français avec un ressortissant d’Afrique subsaharienne. »
Un phénomène massif
Bien sûr, avec les réserves de prudence élémentaire apportées autrefois par l’Église, nous ne sommes pas opposés a priori au mariage mixte et au métissage lorsqu’il est l’affaire de deux personnes et relève de leur histoire d’amour, de leur morale individuelle. Mais lorsque ce phénomène devient aussi massif et collectif, tous azimuts – alimenté notamment par les mariages mixtes réalisés hors de France (plus du double) –, on peut s’interroger sur ses conséquences en termes sociétaux et, peut-être aussi, sur l’intention idéologique et politique qu’il peut signifier, voire dissimuler.
Conclus entre une personne de nationalité française et une personne de nationalité étrangère, les mariages mixtes célébrés en France sont passés de 6 % en 1950 à 14 % en 2015. Ceux célébrés à l’étranger mais transcrits dans les registres de l’état civil restent relativement stables, après une progression de près du double entre 1995 (23 546) et 2007 (47 869), puis des fluctuations d’année en année : il y en a eu 42 000 en 2015. Mais ces mariages mixtes réalisés hors de nos frontières ont surtout explosé dans les pays d’origine des plus importantes communautés immigrées. De nombreux Français d’origine étrangère vont en effet se marier aux « pays des parents » pour revenir « chez eux chez nous » avec leur conjointe appelée à devenir française « de papier ». À rebours d’une assimilation et pas vraiment mixtes mais pourtant comptabilisés comme telles, ces unions « au bled » ou « au village » mélangent confusément tradition culturelle et stratégie d’immigration, ordonnées le plus souvent à une redoutable reconquista islamique (où les mariages plus ou moins forcés ne sont pas non plus exclus).
Le mariage avec un(e) Français(e) de souche ou d’origine étrangère est ainsi devenu l’une des sources principales de l’immigration légale en France. La délivrance de titres de séjour à des conjoints de Français (souvent eux-mêmes binationaux franco-maghrébins ou franco-africains) représente chaque année 70 % des titres de séjour délivrés à des étrangers souhaitant séjourner durablement sur le territoire national, indiquait le ministère de l’Immigration en 2009. L’acquisition de la nationalité française par mariage représentait alors un tiers du nombre annuel de naturalisations.
Beaucoup d’annulations
Plus d’un mariage sur quatre contracté par nos concitoyens est ainsi un mariage mixte. Or plus de 80 % des annulations de mariages prononcées en France concernent des mariages mixtes. Ce qui, outre leur vulnérabilité spécifique, laisse aussi planer un fort soupçon de répudiations coraniques ou de fraudes au mariage (avec ou sans taqiya) : une part importante de mariages blancs ou de complaisance parmi tous ces mariages mixtes. Ce nombre considérable de vrais ou faux mariages mixtes sert de toute façon une immigration de peuplement qui se poursuit également avec l’immigration d’asile et de travail, sans oublier le séjour clandestin, voie commode pour l’immigration de travail qui finit souvent par la régularisation et, pourquoi pas, le regroupement familial…
En 2015, 49 % des mariages mixtes touchent une femme étrangère et un homme français, contre 38 % entre 1950 et 1980. Les femmes représentent aujourd’hui la moitié des étrangers résidant en France, avec un taux de fécondité (voisin de trois enfants par femme) généralement plus élevée que celui des Françaises de souche. Qu’on le veuille ou non, « l’immigration nuptiale » est devenue un élément majeur d’expansion des populations étrangères sur le territoire français, une filière (il)légale de l’immigration de peuplement : « elle peut s’interpréter comme une forme de colonisation de peuplement », selon Jean-Yves Le Gallou. La multiplication des mariages mixtes comme cheval de Troie du « grand remplacement » ? Voici un élément à prendre en compte également dans le nécessaire débat lancé par Laurent Dandrieu sur le suicide de la civilisation européenne et le grand malaise provoqué par le discours imprudent de l’Église actuelle sur l’immigration essentiellement islamique (Laurent Dandrieu, Église et immigration : le grand malaise, Presses de la Renaissance, 316 p., 17,90 €. Voir le dossier de L’HN n° 1634, p. 9 à 15.).