Message pour le 1er janvier : « La paix soit avec vous tous »

Publié le 31 Déc 2025

Le pape Léon XIV poursuit l’habitude de ses prédécesseurs en envoyant au seuil de la nouvelle année un Message pour la Journée mondiale de la paix célébrée le 1er janvier. Selon une habitude également bien ancrée, il le signe du 8 décembre. Reprenant son message au monde qu’il avait prononcé à peine élu, il consacre son message à la parole du Christ : « La paix soit avec vous tous » et il souhaite qu’on œuvre pour une paix désarmée et désarmante. Cette salutation du Christ est en réalité très ancienne et elle est encore utilisée aujourd’hui dans de nombreuses cultures – « La paix soit avec vous tous » –, mais elle devait trouver toute sa vigueur le soir de Pâques sur les lèvres de Jésus ressuscité. Il s’agit bien en effet de la paix du Christ ressuscité, « paix désarmée et désarmante, humble et persévérante », qui vient de Dieu qui nous aime tous inconditionnellement. Il s’agit donc de la paix du Christ ressuscité, celle du Bon Pasteur vainqueur de la mort et démolisseur des murs de séparation entre les êtres humains. C’est la paix du Christ qui donne sa vie pour son troupeau. Son offrande victorieuse rejaillit sur la persévérance de nombreux témoins, malgré l’obscurité et les vicissitudes du temps. Le contraste entre les ténèbres et la lumière n’est pas seulement une image biblique, spécialement johannique, pour décrire les souffrances qui enfantent le monde nouveau. Il est une expérience quotidienne face aux épreuves que nous traversons. Voir la lumière et croire en elle est nécessaire pour ne pas sombrer dans les ténèbres. C’est une exigence que tous les disciples de Jésus sont appelés à vivre de façon unique et privilégiée, mais qui se fraye aussi un passage dans le cœur de chaque être humain. La paix existe et elle veut habiter en nous. Elle a le souffle de l’éternel. Elle a la puissance d’aider les artisans de paix qui, dans le drame de ce que le pape François a appelé la troisième guerre mondiale par morceaux, résistent encore à la contagion des ténèbres, comme des sentinelles dans la nuit. Mais oublier ou rejeter la lumière, est malheureusement aussi possible. Telle est donc la première partie du Message.

La seconde partie est consacrée à la paix désarmante. La bonté de façon générale est toujours désarmante ; mais cela est surtout vrai de la bonté divine. On le voit particulièrement dans le mystère de l’Incarnation, quand Dieu s’est fait petit enfant. C’est là qu’il atteint son premier abaissement dans le sein d’une jeune mère puis dans la mangeoire de Bethléem. « Paix sur la terre », chantent les anges en annonçant la présence d’un Dieu sans défense, dont l’humanité ne peut se découvrir aimée qu’en prenant soin de lui, car rien ne possède autant le pouvoir de nous changer qu’un enfant. La fragilité humaine, disait déjà le pape François, « a le pouvoir de nous rendre plus lucides sur ce qui dure et ce qui passe, sur ce qui fait vivre et ce qui tue. » Aujourd’hui, il est de plus en plus courant de faire entrer la foi et la religion dans le combat politique, pour justifier religieusement la violence et la lutte armée. Les croyants doivent réfuter, avant tout par leur vie, ces formes de blasphème qui obscurcissent le saint Nom de Dieu. Essentiellement par la prière, il faut marcher sur la voie désarmante de la diplomatie, de la médiation et du droit naturel. Il faut suivre la voie du désarmement promue par saint Jean XXIII dans l’encyclique Pacem in terris. Il faut redécouvrir la justice sociale, en mettant en pratique le grand enseignement de Léon XIII. Il faut avec Marie partir en hâte vers sa cousine Élisabeth, se redécouvrir pèlerins et entreprendre en nous-mêmes le désarmement du cœur, de l’esprit et de la vie auquel Dieu ne tardera pas à répondre en accomplissant ses promesses.

 

Un moine de Triors

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