Le roman historique de Marieke Aucante raconte les évènements sombres et souvent méconnus de la Terreur, de manière originale puisqu’elle ne se situe pas du point de vue des révolutionnaires parisiens ou de Robespierre. Ses yeux et ses oreilles sont ceux d’Augustin, jeune prêtre Limousin qui faisait partie des réfractaires déportés, ceux qui refusaient de reconnaître la Constitution et de renoncer à leur foi. Dans un contexte de répression sévère et de fanatisme laïc, le royaume de France devenu République subit une entreprise de destruction de son héritage chrétien. Les églises sont pillées et les prêtres envoyés à fond de cale dans des bateaux qui peinent à les contenir tous. Pendant plusieurs mois, ils connaissent un véritable enfer. Le froid, la faim, les insultes, les maladies : la plupart n’y survivront pas, mais c’est grâce à l’amitié et à la prière silencieuse que les morts partent sereins et que leurs frères ne deviennent pas fous. Augustin témoigne de cette tragédie, accompagné par sa foi, son espérance et sa volonté de pardonner. L’auteur livre un récit poignant et fidèle de l’aventure terrible de ces martyrs fiers de leur foi et qui pour rien au monde n’auraient laissé l’Église se faire avaler par le monstre républicain laïciste : un exemple à suivre.
Marieke Aucante, Moi, Augustin, Salvator, 256 p., 20 €