Et elle s’est emparée du Royaume est le titre exact de son premier livre. Nadia a tout quitté ou presque pour suivre le Christ. Jean-Paul, son mari, est resté à ses côtés. Depuis la conversion de sa femme, ils vivent près du sanctuaire de Cotignac. Eclairage sur une famille touchée par la grâce.
Quand on plonge dans l’arbre généalogique contemporain de la famille Piccard (nom d’auteur), on constate que Dieu est, déjà, intervenu de façon privilégiée. Privilège, en effet, que d’avoir une arrière-grand-tante, Luisa Piccarreta (1867-1947), dont la cause en béatification est en cours. Mystique, Luisa a bénéficié de nombreuses visions du Christ. Comme Marthe Robin, elle a vécu alitée. C’est à l’âge de 13 ans qu’elle a eu sa première vision : elle vit Jésus porter Sa Croix. Un siècle plus tard, la grâce frappe à la porte de la famille de son arrière-petit-neveu. Comme dans la petite chambre de Luisa, sa maison ressemble à un sanctuaire où règne des icônes, des statues et des livres religieux.
Jean-Paul raconte comment il a vécu la conversion de sa femme : « Je me suis marié avec Nadia, en 1982, à Grenoble. Je l’ai accompagnée lors de sa conversion qui a été fulgurante, un peu comme celle de saint Paul. A la différence que Nadia ne persécutait pas l’Eglise (rire). Mais le Seigneur est venu la chercher, comme Il est venu chercher saint Paul, soudainement. Je suis le témoin privilégié de la conversion de ma femme. J’ai pris deux années sabbatiques, à la fin des années 90, pour la soutenir dans sa nouvelle vie. Et, je suis redevenu pratiquant. Nos 3 enfants ont été élevés dans cet esprit. »
Nadia, depuis sa conversion, est de plus en plus sollicitée. Née en Algérie, dans les années 60, à Tipaza, elle est arrivée à Grenoble, en 1965, avec toute sa famille. « Mes parents étaient très attachés aux traditions de l’Islam. Pour ma part, je voulais m’émanciper de cette religion qui m’étouffait. Vers l’âge de 13 ans, j’ai commencé à me poser des questions sur Dieu. Je m’éloignais de plus en plus de l’Islam. J’ai vécu des conflits importants avec mes parents, lorsque je suis tombée amoureuse de Jean-Paul. J’ai eu des pressions énormes. J’ai dû m’enfuir de chez moi, car mes parents voulaient me marier de force en Algérie. Puis, ils ont accepté mon mariage avec Jean-Paul, car je leur ai dit que j’allais le convertir. De fait, c’est tout le contraire que j’ai vécu. »
« Je découvre la petite voie de Thérèse et les combats de saint Paul »
Pendant son adolescence, elle côtoie des familles chrétiennes. Le témoignage de ces familles priant le bénédicité et le Notre Père reste ancré dans sa mémoire. A 20 ans, elle se marie, donc, avec Jean-Paul en pensant le convertir ! Mais Jean-Paul n’est pas attiré par l’Islam. Il fait de la résistance avec le soutien-caché de son arrière-grand-tante Luisa !
Vers l’âge de 33 ans, la soif de Nadia s’accentue : « Un soir de 1999, une amie m’invite à une soirée de louange autour de sainte Thérèse, à Murinais, près de Grenoble. Et, là je découvre la petite voie de Thérèse et les combats de saint Paul, sa conversion et son apostolat. »
Après Grenoble, toute la famille déménage à La Londe-les-Maures. C’est là que Nadia va vivre sa grande conversion. En juin 1999, attirée, elle entre dans l’Eglise de la Nativité de la Vierge, au moment de la Messe. A l’élévation de l’hostie, elle a une vision qui la persuade de la présence réelle du Christ. Dès lors, elle se plonge, avec le soutien de Jean-Paul, dans les écrits bibliques. Elle dévore de nombreux livres : ceux de sainte Thérèse, du Père Marie-Eugène de l’Enfant-Jésus. Quelques semaines plus tard, au mois de juillet, elle demande le baptême. Sa conversion est fulgurante.
Elle raconte son histoire dans un premier livre : Et elle s’est emparée du Royaume !
La conversion de Nadia va réveiller la foi de Jean-Paul. Il retrouve la trace de Dieu et plonge dans l’histoire de son arrière-grand-tante, Luisa. Entrepreneur, comme il l’explique, son « premier métier est charpentier, comme saint Joseph. Après la conversion de Nadia, nous nous sommes installés ici à Cotignac, avec nos 3 enfants. Nous sommes tombés amoureux des sanctuaires : de celui de Notre-Dame de Grâces, et de celui de Saint-Joseph de Bessillon. J’aime beaucoup saint Joseph avec le Christ dans les bras. Je l’imagine avec Jésus dans son atelier où il rabote ses morceaux de bois. »
Dans ces lieux saints de Cotignac, Nadia et Jean-Paul sont heureux de recevoir, en ce début juillet, des pères de famille venus d’Algérie. Ils ont marché dans les traces de Saint Joseph du Bessillon et de Notre-Dame de Grâces. Après leur départ, Jean-Paul retourne à son jardin qu’il bichonne à merveille, et, Nadia allume son ordinateur. Elle vient de recevoir la préface de Mgr Rey, pour son prochain livre à destination de la jeunesse : Zachée, un goût d’éternité.
Zachée, un goût d’éternitéNadia est en pleine relecture de son prochain libre. Vincent Terrenoir, Président du mouvement Pour l’Unité, la connaît bien pour l’avoir invitée comme témoin lors d’une nuit de prière à Saint Sulpice. Il en est convaincu : « Dans une période en proie à l’individualisme et au relativisme exacerbés, ce témoignage en esprit et en vérité est primordial, et ce d’autant plus que de nombreux médias et réseaux sociaux livrent en pâture des exemples de personnes aux comportements et aux propos ouvertement contraires à la foi chrétienne, comportements qui ont malheureusement un fort pouvoir de séduction sur la jeunesse. » Dans son prochain livre, qui sera édité aux Editions du Sacré-Coeur, Nadia met l’accent sur la catéchèse pour les enfants et sur la confession. En exclusivité, nous livrons un extrait de la préface de Mgr Rey : « Pour vivre heureux, on a besoin de se sentir aimé. Le sacrement de la réconciliation est le sacrement de l’amour de Dieu pour la brebis qui s’était égarée, et que le Bon Pasteur ramène sur ses épaules. Soyons dans la joie de cet amour retrouvé, qui doit transformer nos vies et faire de nous des saints ! »
|