« Notre Père » plutôt qu’« inengendré »

Publié le 21 Sep 2025
Athanase notre père
> Carte blanche d’Yves Chiron

  En cette année où se célèbre le 1 700e anniversaire du concile œcuménique de Nicée, si important dans l’histoire de l’Église par son exposé de la foi chrétienne, un recueil important de textes est publié dans la collection « Sources chrétiennes ». La pièce centrale en est une lettre, De decretis, rédigée par saint Athanase d’Alexandrie vingt ou trente ans après le concile. Il y défendait la vraie doctrine contre les ariens qui, des décennies après, continuaient à propager et à défendre leurs fausses doctrines. Ils contestaient notamment la légitimité de la condamnation d’Arius et soulignaient que des termes employés dans la définition nicéenne de la foi étaient absents des Écritures ; en particulier le mot « consubstantiel ». Sur ce point précis, Athanase a expliqué que « le concept de ressemblance n’est pas suffisant pour décrire la relation entre le Père et le Fils » et que le mot « consubstantiel » signifie à la fois « semblable et inséparable » (Xavier Morales). 

Distinction entre engendrement et création

Une autre affirmation de la profession de foi est la distinction entre l’engendrement et la création. Le Christ est « engendré et non créé » dit le Credo de Nicée. Théognoste, théologien d’Alexandrie cité par Athanase, explique : « La substance du Fils n’est pas une substance qui se trouverait venir du dehors ni n’a été ajoutée à partir du néant, mais est issue par nature de la substance du Père, comme le resplendissement de la lumière. » Les ariens, par opposition, qualifiaient Dieu d’« inengendré » et « sous prétexte de ce mot, ils cherchaient de nouveau à compter le Verbe de Dieu au nombre des réalités advenues à l’être et des créatures ».  Athanase explique aussi que le Christ nous a enseigné comment nommer Dieu Tout-Puissant : « Père ». Le Christ disait : « Moi, je suis dans le Père et le Père est en moi » (Jn 14,10) ; « Qui m’a vu a vu le Père » (Jn 14,9) et « Moi et le Père, nous sommes un » (Jn 10, 30). Avec bon sens, Athanase dit à propos du Christ :

« quand il nous enseignait à prier, il ne nous a pas dit : “Quand vous priez, dites Dieu inengendré”, mais bien : “Quand vous priez, dites : Notre Père qui es dans les cieux” (Mt 6, 9). Et c’est ce vers quoi il a désiré que tende le point principal de notre foi, car il a ordonné que nous soyons baptisés,…

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Yves Chiron

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Infaillibilité et synodalité

Dans sa catéchèse du 27 septembre, le pape Léon XIV a tenu ces propos : « Les petits ont de l’intuition. Ils ont un sensus fidei, qui est comme un “sixième sens” des personnes simples pour les choses de Dieu. Dieu est simple et se révèle aux simples. Voilà pourquoi il y a une infaillibilité de la foi du Peuple de Dieu, dont l’infaillibilité du Pape est l’expression [c’est nous qui soulignons] et le service. » Quelle portée donner à ces paroles ? Cet article paraît simultanément dans L’Homme Nouveau et sur le site Res Novæ.

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