Le Dicastère pour la Doctrine de la Foi a publié des Normes procédurales pour le discernement des phénomènes surnaturels présumés. Elles remplacent les Normes sur le même sujet promulguées en 1978 et déterminent six niveaux d’évaluation de ces phénomènes par l’évêque du diocèse concerné, tout en renvoyant toute décision finale sur le caractère surnaturel au Pape lui-même.
Une première différence est à relever : les Normes procédurales pour le discernement des apparitions ou révélations présumées, approuvées par Paul VI le 24 février 1978 et promulguées par la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, avaient été envoyées aux évêques sub secreto et n’avaient pas été rendues publiques. Elles avaient néanmoins été connues assez rapidement des spécialistes. Ce n’est qu’en décembre 2011 qu’elles furent publiées à la demande de Benoît XVI. Cette fois, les nouvelles Normes approuvées, le 4 mai dernier, par le pape François, ont été promulguées le 17 mai et rendues publiques aussitôt en sept langues.
Un document plus long
La deuxième différence matérielle tient dans la longueur du document. Alors que les Normes de 1978 tiennent en moins de deux pages, structurées en quatre brèves parties, les Normes de 2024 sont beaucoup plus longues. Après une très longue « Présentation » faite par le cardinal Fernández, préfet du Dicastère pour la Doctrine de la Foi, une première partie définit les « Orientations générales », puis une deuxième partie décrit les « Procédures à suivre » dans le « discernement » des phénomènes surnaturels présumés. Au total, plus d’une vingtaine de pages en 50 articles. Dans sa « Présentation », le cardinal Fernández explique qu’une révision des Normes de 1978 était nécessaire parce que « les décisions prenaient beaucoup de temps, voire plusieurs décennies, et que le discernement ecclésial arrivait trop tard ». Sans que le préfet du Dicastère de la Foi ne cite explicitement ce cas, on pense à Medjugorge. Ces supposées apparitions ont commencé en 1981 et se poursuivent aujourd’hui. Après des jugements contradictoires des évêques successifs, une commission internationale d’enquête a été mise en place en 2009 et a poursuivi son travail jusqu’en 2014. Mais ses conclusions n’ont jamais été rendues publiques de manière officielle.
Trois jugements possibles
Un autre motif de la révision tient aux jugements à porter. Jusque-là, au terme de l’enquête canonique qu’il devait mener, l’évêque du diocèse où se déroulaient les événements pouvait porter un des trois jugements suivants : Constat de supernaturalitate (il est établi que les faits sont…