Novak Djokovic : « Le Kosovo est le cœur de la Serbie »

Publié le 13 Juin 2023

Ce dimanche, Novak Djokovic est officiellement devenu le meilleur joueur de l’histoire du tennis en remportant son vingt-troisième titre de Grand chelem lors de la finale de Roland-Garros. Mais, ce sportif d’origine Serbe marque aussi son temps par des actions charitables envers son pays et sa religion.  

 

Dimanche 12 juin, le joueur de tennis serbe Novak Djokovic a remporté pour la troisième fois le tournoi de Roland-Garros. Il devient alors le joueur le plus titré de l’histoire du tennis, avec 23 titres en grand chelem – réunion des quatre plus grandes compétitions du monde de tennis, Roland-Garros, Wimbledon, US Open et Open d’Australie. Par ce chiffre, il passe devant l’espagnol Raphaël Nadal (22 titres en grand chelem).  

Mais, derrière ce record, Novak Djokovic est aussi un personnage polémique dans le sport. En 2022, il a notamment été interdit de participer à l’Open d’Australie pour avoir refusé d’être vacciné. 

Cette année, à la fin de son premier match à Roland Garros, le Serbe avait écrit sur une caméra « le Kosovo est le cœur de la Serbie. Stop à la violence ». Le Kosovo, pays frontalier à la Serbie, avait pris son indépendance en 2008. Cependant, cette indépendance n’a jamais été reconnue par la Serbie, et des affrontements entre des manifestants serbes, et les forces de l’ordre ont eu lieu récemment dans ce pays. Par son message, Novak Djokovic a donc assumé son soutien aux manifestants, un geste que la ministre des sports Amélie Oudéa-Castéra a considéré comme « pas approprié ».
 

 
Un sportif attaché à son pays 

 

Novak Djokovic est une personnalité très appréciée dans son pays. En 2022, Arnaud Bouthéon, consultant et spécialiste en marketing sportif et auteur du livre Comme un athlète de Dieu (Salvator), affirmait au journal LaVie que « Ce pays qui va mal, et qui traîne une âme mélancolique, est devenu fou en voyant ce compatriote devenir une figure légendaire du tennis ! ».  

Au moyen de la Novak Djokovic Foundation, le sportif a pu financer de nombreuses initiatives serbes. Sur le site de la fondation, on recense la création de 55 écoles maternelles et de treize écoles de vie, dont la majorité est en Serbie. En 2017, « Djoko » avait annoncé l’ouverture d’un restaurant pour les sans-abris dans son pays. Il affirmait dans un communiqué : « L’argent n’est pas un problème pour moi. J’en ai gagné assez pour nourrir toute la Serbie. Je pense qu’ils le méritent après le soutien que j’ai reçu de leur part ». 

 
Un orthodoxe fervent 

 

Fier de son pays, Novak Djokovic l’est donc également de sa religion. En 2011, le joueur serbe avait reçu la plus haute distinction de l’Église orthodoxe serbe, la médaille de Saint Sava du premier ordre. Dans un communiqué, les évêques de Serbie expliquaient leur geste : « Ce jeune Serbe est le sportif le plus en vue et le meilleur ambassadeur de la Serbie dans le monde. Il a réussi grâce à sa force, son charme et sa sincérité à transmettre un message de paix et d’amour entre les hommes et de solidarité avec ceux qui ont souffert, non seulement sur les terres serbes mais également dans le monde ». De son côté, Novak Djokovic avait affirmé : « il s’agit du titre le plus important de ma vie, car avant d’être un sportif, je suis chrétien orthodoxe ».  

Le champion de tennis a aussi utilisé son argent pour financer la reconstruction de certaines églises. En 2011, il a donné 100 000 euros au monastère Gracanica du Kosovo [6], pour son développement. En 2019, il a également aidé la préservation d’une chapelle serbe à Nice. En plus d’être le meilleur joueur de tennis de l’histoire, Novak Djokovic marquera à jamais celle de son pays par son attachement patriotique et religieux. 

 

Aymeric Rabany

Ce contenu pourrait vous intéresser

À la uneSociété

Nos raisons d’espérer

L’Essentiel de Joël Hautebert | Malgré l’effondrement des repères et la crise des institutions, il demeure des raisons d’espérer. On les trouve dans ces hommes et ces femmes qui, par leurs vertus simples et leur fidélité au devoir d’état, sont capables d’assumer des responsabilités au service du bien commun.

+

espérer vertu
À la uneSociétéFin de vie

Euthanasie : « Pierre Simon voulait faire de la vie un matériau à gérer »

Entretien | Alors que le Sénat reporte une nouvelle fois l’examen du projet de loi sur la fin de vie, l’essayiste Charles Vaugirard publie La face cachée du lobby de l’euthanasie (Téqui). En s’appuyant sur les écrits oubliés de Pierre Simon, fondateur de l’ADMD et ancien grand maître de la Grande Loge de France, il dévoile les racines eugénistes et prométhéennes d’une idéologie qui, selon lui, continue d’inspirer les lois bioéthiques contemporaines.

+

euthanasie pierre Simon
SociétéPhilosophie

La logique, un antidote à la crise de la vérité

C’est logique ! – Entretien | Dans son nouvel ouvrage Devenir plus intelligent, c’est possible ! (Le Cerf), François-Marie Portes invite à redécouvrir les outils logiques de la tradition antique et médiévale. Pour lui, apprendre à définir, énoncer et argumenter n’est pas réservé aux spécialistes : c’est un savoir-faire accessible à tous, indispensable pour retrouver le goût de la vérité dans un monde saturé de discours trompeurs. Entretien.

+

penser portes intelligent logique
SociétéLectures

Maurras, pour la Nation, contre le racisme

Entretien | En août, les éditions de Flore publiaient un petit livre d'Axel Tisserand, Maurras, pour la Nation, contre le racisme. À cette occasion, Philippe Maxence s’est entretenu avec l’auteur, agrégé de lettres classiques et docteur en philosophie, au sujet de Charles Maurras (1868-1952).

+

charles maurras racisme nation patrie
SociétéPhilosophie

Le Centre culturel Simone Weil : redonner à la médecine son âme

Entretien | Créé par des professionnels de santé pour leurs confrères, le Centre culturel Simone Weil propose des formations alliant médecine et philosophie. À l’occasion de son séminaire de novembre, il invite praticiens, étudiants et aidants à redécouvrir la vocation profondément humaine et éthique de la médecine face aux défis contemporains. Présentation par François et Marie Lauzanne, pharmaciens et fondateurs du centre.

+

Centre culturel Simone Weil médecine
SociétéBioéthique

« 40 Jours pour la Vie » : prier et jeûner contre l’avortement

Initiatives chrétiennes | Depuis le 24 septembre et jusqu’au 2 novembre, des bénévoles se relaient chaque jour devant l’hôpital de Port-Royal, à Paris, pour prier le chapelet et jeûner dans le cadre de la campagne internationale 40 Days for Life. Clotilde Chompret, responsable de l’antenne parisienne, explique le sens de cette démarche de témoignage public et ses fruits spirituels.

+

40 jours pour la vie