> DOSSIER « L’ordinariat : une solution pour la liturgie traditionnelle ? »
Institué par Benoît XVI en 2011, l’ordinariat de Notre-Dame de Walsingham permet à des anglicans de rejoindre l’Église catholique tout en préservant une part de leur patrimoine spirituel. L’abbé Armand de Malleray, prêtre franco-britannique de la Fraternité Saint-Pierre, qui a débuté son ministère à Londres en 2001, en retrace les origines et les défis actuels.
Bon connaisseur du grand théologien et célèbre converti John Henry Newman (1801-1890), le pape Benoît XVI souhaita favoriser le retour des chrétiens anglicans dans l’Église. Il expliqua dans la constitution apostolique Anglicanorum Ccoetibus (novembre 2009) que :
« Ces derniers temps, le Saint-Esprit a poussé des groupes d’anglicans à demander à plusieurs reprises et avec insistance leur admission dans la pleine communion catholique, individuellement et collectivement. »
À cette fin, le 15 janvier 2011, Benoît XVI érigea une structure canonique spéciale, appelée un ordinariat personnel, placée sous la protection de Notre-Dame de Walsingham (en référence au sanctuaire de Walsingham, le « Lourdes » anglais), et sous le patronage de saint John Henry Newman.
Un évêque et des prêtres
Comme un diocèse, l’ordinariat est gouverné par un supérieur épiscopal assisté par des prêtres et diacres incardinés dans ladite structure, servant dans des églises mises à la disposition de l’ordinariat ou acquises par lui. L’ordinariat possède en outre sa liturgie propre, c’est-à-dire un rit de célébration de la sainte Messe et des autres sacrements rédigé spécialement, sans oublier un bréviaire propre pour la récitation de l’office divin. Un rappel sur ce qu’est l’anglicanisme est ici opportun pour apprécier l’enjeu et les défis de l’ordinariat. Jusqu’en 1534, l’Angleterre ne connaissait de religion que le catholicisme romain, fondamentalement semblable à celui de la France, de l’Espagne ou de l’Italie. Comme l’a magistralement démontré le professeur Eamon Duffy, le catholicisme anglais était florissant, enraciné dans les dévotions populaires, glorifié par des monuments réputés (toutes les cathédrales et des milliers de collégiales et d’églises encore debout), fortifié par un dense réseau de monastères, et illustré par des artistes, lettrés et théologiens de renom.
Une grande dévotion mariale

Notre-Dame de Walsingham. © CC BY-SA3.0, Thorvaldson