Padre Pio (5/5) : Dans la nuit de la douleur et la douleur de la nuit

Publié le 01 Août 2025

Cet été : Padre Pio, une vie pour le salut des âmes

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Que Padre Pio ait fasciné – à son corps défendant sans doute – je le crois volontiers, et je m’explique ainsi le quasi-catalogue de tous les émerveillements de la phénoménologie mystique dont Ennemond Boniface fait l’inventaire : bilocation, cardiognosie, thaumaturgie, fragrance…, en y ajoutant la nuit mystique. Pièce à conviction, La Nuit obscure de l’esprit, inédit rédigé après 1913, sans doute fragment de ce Traité de la vie spirituelle qu’il envisageait d’écrire, alors qu’il résidait dans sa propre famille, en raison de son état de santé. Ensemble assez didactique. Jean de la Croix n’est pas loin, Gemma Galgani non plus, mais on hésite à y repérer une expérience personnellement vécue. En revanche, la correspondance de ces mêmes années avec ses deux directeurs, le Père Benedetto et le Père Agostino, est scandée d’allusions à ces ténèbres qui l’assaillent, aggravées des coups de boutoir des forces diaboliques, et atteste une détresse que seule l’option sacrificielle et expiatoire qu’il partage avec son temps, lui permet de soutenir. Le fragment quasi terminal d’un Diaire spirituel daté de 1929 (entrepris à la suggestion du Père Agostino, à un moment où les décisions du Saint-Office le réduisent à la solitude d’un quasi-désert épistolaire et ministériel), témoigne non pas d’une assomption, mais d’une assimilation, d’une intégration de cette nuit qui anesthésie tous les désirs de son âme.

Une nuit sombre

Cet état intérieur constaté au plus fort de la crise n’est pas nouveau. La correspondance en fait foi, où revient le refrain : « La nuit se fait toujours plus sombre » qui oppose à son désir véhément un « ciel de bronze » et l’emprise implacable d’une « main de fer ». La nuit, loin d’être seulement privation de lumière et de clarté, coalise ces puissances acharnées à détruire. Délabrement de l’être qui en vient à désirer la mort – ce serait enfin la fin de l’exil : Job sera le compagnon de route dans cette déréliction qui résonne…

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Père François Marxer 

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