Pendant ce Carême, ne pas se lasser de faire le bien

Publié le 09 Mar 2022
Pendant ce Carême

Chaque Carême nous offre une occasion providentielle pour approfondir le sens et la valeur de notre identité chrétienne et baptismale, et nous stimule à redécouvrir la miséricorde de Dieu pour devenir, à notre tour, plus miséricordieux envers nos frères. Pendant le Carême, l’Église propose trois moyens privilégiés pour accompagner concrètement les fidèles dans ce processus de renouvellement intérieur : la prière, le jeûne et l’aumône. Depuis Pie XII, les papes prirent l’habitude d’adresser chaque année un message à tous les chrétiens pour les engager sur cette voie de pénitence et de conversion. Pour ce temps propice au renouveau personnel et communautaire dans la montée vers Pâques, le Pape nous propose cette année de réfléchir sur l’exhortation de saint Paul : « Ne nous lassons pas de faire le bien » (Gal 6, 9).

Dans ce passage de l’épître aux Galates, l’Apôtre reprend une pensée qui lui est chère, comme elle l’était à son Maître : celle des semailles et de la récolte. Retrouvant l’idée de l’Ecclésiaste, il nous dit qu’il y a un temps pour semer et un temps pour récolter. Et les deux actions doivent se faire au temps favorable. En ce sens le Carême est un temps favorable surtout pour semer la bonne graine dans la bonne terre. Il nous permet de renoncer à la cupidité, à l’orgueil, et au désir de posséder si fréquent dans notre société de consommation. Souvenons-nous toujours de la parabole de l’homme qui avait amassé quantité de biens dans ses greniers et qui s’entend dire par le Maître qui est Dieu : « Insensé, cette nuit même, on va te redemander ton âme. Et ce que tu as amassé, qui l’aura ? » C’est pourquoi le Carême nous invite à la conversion et à un vrai changement de mentalité. N’oublions pas que le premier agriculteur est Dieu lui-même qui sème la bonne semence. L’ivraie, c’est le diable, ennemi de Dieu et du genre humain qui la sème. Pendant le Carême nous sommes appelés non pas à récolter mais à accueillir la semence de Dieu et à l’enfouir dans la bonne terre pour qu’en son temps, elle porte beaucoup de fruit. Pour cela, écoutons la Parole de Dieu, en réservant un temps spécial à la lectio divina, sur laquelle a tant insisté Benoît XVI. Semons le bien par la pratique des 14 œuvres de miséricordes, sans trop nous occuper de la récolte. Dieu nous veut actif pour que la semence pousse dans la bonne terre.

Face à l’amère déception provoquée par tant de rêves brisés, face à l’angoisse et la peur de l’avenir, espérons contre toute espérance en faisant toujours le bien. Pour cela, ne nous lassons pas de prier sans nous décourager. La prière nous permettra d’éliminer peu à peu le mal dans notre vie et par là dans le monde. Ne nous lassons pas de demander pardon, de lutter contre la triple concupiscence. La charité n’a pas de limites N’abandonnons personne. C’est alors que nous pourrons récolter (troisième point), mais pour cela nous ne devons pas perdre courage. Le Carême nous rappelle que le bien comme l’amour, la justice comme la solidarité ne s’obtiennent pas d’un coup. On ne naît pas saint, on le devient par la fidélité persévérante. N’hésitons pas à demander au Père céleste, par Marie, la patiente et persévérante constance du cultivateur. La prière est nécessaire pour ne pas renoncer à faire le bien. Ne nous laissons pas séduire par le diable et si nous sommes tombés ne nous décourageons pas. Allons au tribunal de la miséricorde. Souvenons-nous de Pierre mais aussi de Judas. Que la Vierge Immaculée nous obtienne le don de la patience pour qu’en ce temps propice pour la conversion, nous obtenions des semences qui rejailliront en fruits éternels.

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