Pourquoi je ne commémore pas la mort de Kennedy, ni celle de C.S. Lewis

Publié le 22 Nov 2013
Pourquoi je ne commémore pas la mort de Kennedy, ni celle de C.S. Lewis L'Homme Nouveau

On ne me demande rien, c’est pourquoi je prends la parole. Kennedy, on s’attend à ce que je n’en dise pas un mot. Mais C.S. Lewis, sur lequel j’ai écrit un livre, il serait de bon ton que j’en parle. J’en ai envie, bien sûr. Mais (sur ce sujet), je vais me taire. Après avoir dit pourquoi.

Anniversaire oblige, on reparle aujourd’hui de C.S. Lewis. À vrai dire, on l’avait oublié, en attendant une énième adaptation cinématographique d’un épisode de sa saga du Monde de Narnia. Mais voilà ! C.S. Lewis n’a pas eu de chance : il était surnommé Jack et il est mort le 22 novembre 1963. Le même jour qu’un autre Jack (un surnom, là encore), Kennedy celui-là, dont on n’arrête pas de nous faire revivre heure par heure, presque minute par minute, le scénario macabre de son assassinat.

Un sous-élément de commémoration ?

Faut-il réduire, à notre tour, C.S. Lewis à n’être qu’un sous-élément de commémoration, un produit du grand bazar médiatique, en l’évoquant aujourd’hui, pour vite s’empresser de l’oublier demain ?

Décidément, non ! À L’Homme Nouveau, nous avons souvent parlé de cet homme et de son œuvre, qui ne se limite pas à Narnia, mais qui comprend réflexions apologétiques, critiques littéraires et explorations philosophiques. Sans parler du fameux récit de sa conversion au titre si évocateur : Surpris par la Joie.

Le meilleur moyen de rendre hommage à C.S. Lewis revient encore à le lire, en prenant une bonne pipe (la mienne est prête, bien bourrée), comme il le faisait lui-même, ainsi qu’une bonne pinte de bière.

Une autre conception de l’existence

Lewis, Tolkien et le petit monde des Inklings avaient une conception traditionnelle de la société, à la mesure de l’homme, sans prendre celui-ci au piège du mouvement perpétuel et sans vouloir absolument le réduire à n’être qu’un simple consommateur, prostitué au service d’intérêts sordides. Ils étaient les héritiers d’une civilisation terrienne, enracinée dans le christianisme et c’est sur cette base qu’ils ont pu bâtir leurs œuvres. Hommes d’Angleterre, ils ont jeté leurs regards vers les mythologies nordiques sans tomber dans les pièges de l’exaltation de la race ou de la force. Bien au contraire, ils leur ont préféré l’humilité, la simplicité, les liens familiaux, la proximité rurale, le goût du travail bien fait, destiné à servir et non à vendre. Sans même parler de la culture dont ils ont été des relais et des témoins, dans tous les sens du terme.

C.S. Lewis est mort le 22 novembre 1963. Paix à son âme. Mais, en attendant le Jugement universel, ce soir, on relit Lewis.

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