Premiers chrétiens, la foi jusqu’à la mort

Publié le 24 Juil 2023
chrétiens

Décapitation de saint Paul

Le sang des martyrs est semence de chrétiens. À l’aube du christianisme, les nombreuses persécutions contre les adeptes de la nouvelle religion multiplient le nombre de croyants en Jésus-Christ. Pour le vrai Dieu, ils n’ont rien lâché…   Il a fallu plus de trois siècles pour que le christianisme passe du statut de religion interdite à celui de religion d’État. Les périodes de persécution généralisée ont alterné avec des périodes de tolérance. Étienne, est le premier martyr (protomartyr) dont nous parle le Nouveau Testament, mais il est mort victime des Juifs et non des Romains. Après la mort de saint Pierre, crucifié la tête en bas à Rome, tous les papes, jusqu’à l’édit de Milan, sont morts en martyrs. Et dans tout l’Empire romain, en Orient comme en Occident, les martyrs ont été innombrables. Les persécutions ne sont pas le résultat d’un simple affrontement entre la religion traditionnelle (ce que les auteurs chrétiens appelaient le « paganisme ») et le christianisme. Il y a eu aussi des causes politiques et sociales, et un contexte culturel agressif. Les accusations contre les chrétiens Pour l’historien Suétone (mort vers 130) les chrétiens sont « une sorte de gens adonnés à une superstition nouvelle et malfaisante ». Selon les époques, les accusations portées contre eux sont diverses. On peut distinguer les reproches qu’exposent certains auteurs païens (philosophes ou historiens) et les simples rumeurs. Il y a l’accusation d’athéisme : les chrétiens refusent de prier les dieux de la cité ou de l’Empire­. Parfois aussi les chrétiens ont été tenus pour responsables des catastrophes naturelles déclenchées par les dieux en colère. Un dicton populaire rapporté par Tertullien comme par saint Augustin disait : Pluvia desit causa christiani sint (« Les chrétiens sont la cause des sécheresses­ »). Fronton, célèbre avocat et rhéteur, qui fut le précepteur des futurs empereurs Marc-Aurèle et Lucius Verus en 139, rapporte les légendes les plus absurdes : les chrétiens « adorent la tête de l’animal le plus vil, l’âne », ils mangent « un tout jeune enfant, recouvert de farine », boivent son sang et leurs banquets se terminent dans l’ivresse et dans la débauche jusqu’à l’inceste. Le philosophe Celse rédige vers 178 le premier ouvrage connu de controverse contre les chrétiens. Dans son Discours vrai, il reproche au christianisme sa nouveauté opposée à « la doctrine antique » connue « depuis l’origine par les peuples les plus sages ». La foi nouvelle, dit-il, a emprunté des éléments à la pensée et à la…

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Yves Chiron

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