La tradition pro-vie des Philippines

Publié le 12 Jan 2023

Les Philippines, c’est comme le chocolat. Le chocolat noir avec un petit cœur alcoolisé qui vient tout réchauffer. Les bidonvilles, la guerre des gangs, la drogue, c’est le chocolat noir, amer. La foi ardente et la défense acharnée de la vie, c’est le petit cœur alcoolisé. Une fois encore, le gouvernement philippin refuse de légiférer sur le sacro-saint « droit à l’avortement ». En novembre dernier, le Conseil des Droits de l’Homme des Nations unies menait l’Examen périodique universel (EPU). Basé sur la coopération, l’EPU veille à la protection des droits de l’homme pour chaque nation membre de l’Onu. Au rythme de 43 pays par an, les 193 États ont été examinés entre 2008 et 2011. Les Philippines ont donc été l’objet d’un débat de trois heures et se sont vu reprocher un accès difficile à l’IVG. La branche philippine de l’Organisation du Planning familial souligne le peu d’efforts du pays pour mettre en place les recommandations du précédent Examen. La réponse du gouvernement des Philippines ne s’est pas fait attendre. Rien ne sera changé. Le pays d’Asie du Sud-Est a une fois de plus claqué la porte au nez du pseudo-mouvement de libération qui souffle en Occident ! Cette résistance s’explique par la longue tradition pro-vie qui imprègne l’archipel. En 2006, Gloria Arroyo, alors présidente des Philippines, s’était engagée à mettre son veto à toute loi légalisant l’avortement dans son pays. En 2018, la République des Philippines était au côté de la Fondation Jérôme Lejeune pour l’événement organisé à l’occasion de la 37e session du Comité des Droits de l’Homme de l’Onu et de la Journée mondiale de la trisomie 21. En 2019, de grandes manifestations pro-vie étaient organisées à Manille, Dagupan, Tarlac, Cebu, Ormoc et Cagayán de Oro, regroupant plusieurs milliers de personnes. Les exemples s’enfilent comme des perles. Ce respect de la vie doit se comprendre avec l’importance accordée aux valeurs du pays. La Constitution même est un barrage au delirium occidental. La section 12 de l’article 2 est limpide : « l’État devra protéger également la vie de la mère et la vie de l’enfant à naître depuis sa conception ». Arguant de la souveraineté nationale, les Philippines tournent le dos aux revendications des instances onusiennes contraires à leur histoire. La tradition légale n’est pas uniquement centrée sur l’individu et son petit confort personnel mais sur le bien de la communauté dans son ensemble. Une mère qui choisit, seule, de…

Pour continuer à lire cet article
et de nombreux autres

Abonnez-vous dès à présent

Domitille de Brü

Ce contenu pourrait vous intéresser

À la uneInternational

Élections américaines : avec tambours et Trump

Décryptage | Le 5 novembre 2024, Donald Trump remportait les élections américaines, devenant ainsi le 47e président des États-Unis. Alors que les électeurs se sont focalisés sur la sécurité et le pouvoir d'achat, plusieurs conflits en cours dépendent largement des décisions de Washington.

+

trump élections américaines
International

L’Œuvre d’Orient boycotte la tenue de la COP 29 en Azerbaïdjan

L’Œuvre d’Orient exprime son indignation face à l’attribution à l’Azerbaïdjan de l’organisation du sommet international de la COP 29. Des églises et cimetières sont rasés, tandis que des villes et villages sont renommés, soulevant de vives inquiétudes quant à la protection des droits culturels et humains dans la région.

+

cop 29
International

En Autriche aussi, la droite est majoritaire dans les urnes

Décryptage | Le 29 septembre, le Parti de la Liberté d’Autriche (le FPÖ) est arrivé en tête aux élections législatives avec 28,8 % des suffrages exprimés. Il devance les conservateurs de l’ÖVP (26,3 %), réduit le centre gauche du SPÖ (21,14 %) et écrase les Verts (8,24 %). Comme en France, les forces de droite décrochent la majorité absolue. Aussi assiste-t-on à une réaction similaire à celle observée dans notre pays : la gauche descend dans la rue pour dénoncer « le retour du nazisme ». 

+

Herbert Kickl Autriche
International

Porter secours aux familles libanaises : au cœur d’une mission d’urgence

ENTRETIEN | Thibaut Wallet est chef de mission au Liban pour SOS Chrétiens d'Orient depuis trois mois, après une mission d'un an en Éthiopie. Conscient de la gravité de la situation, déjà complexe, il a vu la crise s'aggraver après le 7 octobre 2023. L'intensification du conflit était prévisible en raison de la faiblesse de l'État libanais, régulièrement en crise. Israël, visant le Hezbollah, place ainsi le Liban en ligne de mire.

+

liban sos chretiens d'orient