Quand le ressort « Goulag » inspirait Jean-Michel Blanquer…

Publié le 20 Mai 2017
Quand le ressort « Goulag » inspirait Jean-Michel Blanquer… L'Homme Nouveau

Journaliste et écrivain, auteur notamment de La véritable histoire des Cristeros, Hugues Kéraly s’est penché sur l’action du nouveau ministre de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, quand il était encore recteur de l’Académie de Créteil. Le moins que l’on puisse dire, c’est que Hugues Kéraly n’a pas apprécié les décisions de Monsieur le Recteur. Il a voulu le faire savoir en nous adressant cette Tribune libre, en forme de rappel.

Jean-Michel Blanquer, nouveau ministre de l’Éducation Nationale, est un patron comme le Président Macron en raffole : un patron activiste, toujours en avance d’une innovation radicale pour faire “bouger les choses” dans sa sphère de responsabilités.

À la rentrée scolaire 2008, lorsqu’il était recteur de l’Académie de Créteil, avec un an d’avance sur l’extension du dispositif au niveau national, il ouvrait aux propagandes de SOS Homophobie – “à titre expérimental” – les portes de tous ses lycées.

L’année précédente, à la rentrée 2007, il avait inventé le système du Cartable en ligne, pour permettre aux élèves de télécharger des cours et des exercices, communiquer avec leurs enseignants et leur rendre des devoirs par le truchement d’internet.

La lutte contre l’absentéisme

En octobre 2009, Jean-Michel Blanquer se surpassait encore en proposant une méthode révolutionnaire – assez contradictoire avec la précédente – pour lutter contre l’absentéisme : la prime financière à l’assiduité ! Jusqu’à 10 000 € par classe, pour les meilleures d’entre elles, monnayables sous forme de voyages ou de leçons d’auto-école, si les objectifs du contrat collectif de “présentéisme” sont atteints…

“Notre expérimentation est aux antipodes de l’individualisme consumériste ! précisait le bouillant recteur dans les colonnes du Parisien. Elle est à la fois collective et responsabilisante : c’est la présence de tous qui contribue au succès de tous.”

Vous avez bien lu : collectif et responsabilisant… Il ne s’agit pas de récompenser les lycéens qui bossent au détriment de ceux qui décrochent, mais de rendre chacun comptable de la bonne conduite de tous ses voisins, ramenée ici contre tout bon sens à la simple présence physique des intéressés…

Un système totalitaire

“– Pointez-vous tous et vous toucherez le gros lot !”

Dans l’esprit, si l’on veut bien y réfléchir, c’est le système que tous les régimes totalitaires ont mis en place pour promouvoir la délation et la soumission au Parti au sein des familles, des écoles, des entreprises et des administrations, de Lénine à Hitler, et d’Hitler à Chavez et Ahmadinejad inclus. Le système de la surveillance barbare des opposants politiques par les détenus de droit commun dans les goulags soviétiques et chinois. Le système des “kapos” dans les camps nazis. – Philippe Meirieu lui-même, le pape contemporain du pédagogisme, a dénoncé l’aberration pédagogique de ce dispositif.

Pauvre Éducation Nationale, qui ne sait plus où donner de la tête pour revenir aux fondamentaux : la place des écoliers est sur les bancs de l’école, pour y travailler, y apprendre, et ce n’est pas leur “présence collective” mais l’assiduité et les progrès individuels de chacun d’entre eux que les éducateurs doivent encourager.

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