Quas Primas (4/4) : Un règne de justice et de grâce : la liturgie du Christ-Roi

Publié le 11 Déc 2024
quas primas liturgie christ-roi

La Résurrection du Christ par Raphaël.

Dossier | 1925-2025 : « Aux origines de la fête du Christ-Roi »
Le pape Pie XI fixa dans la liturgie la fête du Christ-Roi par l’encyclique Quas Primas. Ses prédécesseurs avaient déjà insisté sur la royauté du Christ et de nombreux laïcs, prêtres et évêques avaient réclamé une telle fête. Les textes propres de ce dimanche évoquent le triomphe de la fin des temps mais aussi le pouvoir du Rédempteur sur les nations de la terre.

  Instituée en 1925 (encyclique Quas Primas), la fête du Christ-Roi remonte à au moins un quart de siècle avant. « En 1899, par l’encyclique Annum sacrum, Léon XIII avait fixé au 11 mai une consécration universelle “du genre humain au Cœur Très Sacré de Jésus”. Dans la suite de cette encyclique, un jésuite italien, Sanna Solaro, adressait (…) une lettre à tous les évêques italiens pour leur demander de souscrire à une pétition demandant l’introduction d’une fête liturgique du Christ-Roi » (Yves Chiron, Pie XI, p. 141). La même année, le cardinal Sarto, patriarche de Venise et futur pape Pie X († 1914), porta cette supplique, appuyée par 3 cardinaux et 19 évêques, auprès de la Congrégation des Rites mais n’obtint pas gain de cause.

L’adhésion des fidèles

En 1920, Marthe et Georges de Noaillat, un ménage de Paray-le-Monial, où le Sacré-Cœur apparut à sainte Marguerite-Marie (de 1673 à 1689), font parvenir à Benoît XV une autre supplique demandant l’institution de cette fête. Le Pape y est favorable, mais demande au préalable que l’on consulte les évêques du monde entier. Élu en 1922, Pie XI est sur la même ligne ; il souhaite néanmoins s’assurer de l’adhésion des fidèles. Les Noaillat se dépensent alors sans compter et, «à l’automne 1924, les pétitions comptent des dizaines de milliers de signatures, et la liste épiscopale des cardinaux, évêques, supérieurs majeurs des grands ordres alignera, en définitive, 779 noms» (P. Cousin, « M. et G. de Noaillat », in Catholicisme). Des liturgistes, en particulier, objectèrent l’inutilité d’une telle fête. En effet, déjà, «à l’Épiphanie, en qualité de monarque, [Jésus] se fait chercher par les Mages venus du fond de l’Orient, et il reçoit les prémices de l’adoration des puissances du monde. À Pâques, il courbe sous ses pieds tous les empires qui lui sont contraires, et il inaugure le royaume messianique en triomphant de la mort et du démon. C’est en qualité de Roi…

Pour continuer à lire cet article
et de nombreux autres

Abonnez-vous dès à présent

Pierre Julien

Ce contenu pourrait vous intéresser

À la uneÉgliseAnnée du Christ-Roi

Notre quinzaine : Le retour du Roi

Éditorial de Philippe Maxence | Mais pourquoi spécifiquement aborder cette question de la royauté du Christ, alors que le mystère de Noël ne s’y réduit pas ? Tout simplement parce que L’Homme Nouveau a décidé de lancer une Année du Christ-Roi à l’occasion du centenaire de la publication par Pie XI de l’encyclique Quas Primas, le 11 décembre 1925.

+

christ roi
À la une

SOS Calvaires : un mobilier liturgique sur mesure pour la Corse 

L’association SOS Calvaires, engagée dans la préservation du patrimoine religieux français, vient de relever un défi de taille. Sollicitée par le Cardinal François Bustillo, l’association a participé à la création d’un mobilier liturgique sur mesure  pour la messe qui sera célébrée par le Pape François le dimanche 15 décembre à Ajaccio.

+

sos calvaires corse
À la uneÉgliseAnnée du Christ-RoiDoctrine sociale

Quas Primas (3/4) : La royauté du Christ, une évidence biblique

DOSSIER | 1925-2025 : « Aux origines de la fête du Christ-Roi » | Les Écritures sont remplies de l’attente messianique d’un roi à laquelle l’Incarnation donne une nouvelle dimension, après l’échec de la dynastie davidique à laquelle avait pourtant été promise une stabilité éternelle. L’actualité de cette royauté est attestée jusque dans l’Apocalypse, ou révélation, ainsi que le souligne Quas Primas.

+

quas primas roi messie
À la une

La guérison miraculeuse d’un blessé de guerre

Dimanche 8 décembre, l’Église catholique a annoncé le 71ᵉ miracle survenu à Lourdes, le dernier a été reconnu en 2018 : John Traynor, un blessé de la Première Guerre mondiale guéri après un pèlerinage à Lourdes en 1923.

+

guérison lourdes