Quelle logique pour la théologie de la libération ?

Publié le 26 Jan 2023
théologie de la libértation

Leonardo Boff : un théologien de la libération

Comme préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la foi, le cardinal Ratzinger eut, dans les années 1980, à exprimer la position officielle de l’Église sur la théologie de la libération, courant de pensée chrétien puis mouvement socio-politique venu d’Amérique Latine, alors soutenu par de nombreux ecclésiastiques et à l’époque très influent.

 » La théologie de la libération offrait en effet une réponse nouvelle plausible et en même temps pratique au problème fondamental du Christianisme : la Rédemption.(…) Nous nous trouvons face à un monde qui ne correspond pas à l’amour de Dieu. La pauvreté, l’oppression, les injustices de toutes sortes, la souffrance des justes et des innocents sont des signes de notre temps, de tout le temps… Une telle situation… ne peut être dépassée que par un changement radical des structures de notre monde, qui sont des structures du péché, les structures du mal. Si donc le péché fait sentir son poids sur les structures et si ces structures créent nécessairement une situation de misère, on peut le vaincre non par une conversion personnelle mais seulement par la lutte contre les structures d’injustice. Toutefois cette lutte – ainsi disait-on – devrait être d’ordre politique, puisque les structures se consolident et s’affermissent grâce à la politique. Par conséquent, la rédemption devenait un processus politique auquel la philosophie marxiste fournissait ses orientations fondamentales. Elle devenait une tâche que les hommes pouvaient, mieux encore, devaient assumer directement, et elle se transformait ainsi en une expérience tout à fait pratique : la foi cessait d’être théorie pour devenir praxis dans une action concrète et libératrice, à travers le processus de libération. »

Un bon jardinier ne se contente pas de couper les mauvaises herbes en surface mais il va jusqu’à arracher leurs racines en profondeur. Il en va de même pour le jardin de notre intelligence : dénoncer une erreur, déclarer qu’une pensée est fausse ne suffit pas. Il faut remonter aux principes erronés eux-mêmes, montrer leur nuisance et réfuter les positions qui en découlent.

Ainsi procédait Benoît XVI, alors qu’il n’était encore que cardinal préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la foi, devant analyser, juger et parfois condamner certains courants de pensée.…

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Bruno Couillaud

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