Rentrée 2024 : La montée en puissance des écoles hors contrat se poursuit

Publié le 04 Sep 2024
instruction

La rentrée 2024 voit une nouvelle expansion des écoles hors contrat, soutenue par la Fondation pour l’École. Avec 99 créations, ces établissements attirent de plus en plus de familles en quête d’alternatives au système public en difficulté, grâce à leur flexibilité pédagogique. 

 

La Fondation pour l’École vient de publier son communiqué de rentrée, soulignant une nouvelle fois l’expansion continue des écoles libres hors contrat. À contre-courant de la crise qui frappe le système éducatif public, ces établissements connaissent une forte croissance, attirant un nombre croissant de familles soucieuses de trouver une alternative. 

Une croissance soutenue malgré la crise 

Chaque année, la Fondation pour l’École recense les nouvelles écoles libres qui ouvrent leurs portes. En 2024, 99 nouvelles écoles ont été créées, représentant l’ouverture de 300 nouvelles classes. Ce chiffre contraste nettement avec la fermeture de 3 000 classes dans les écoles publiques et privées sous contrat, un phénomène aggravé par la crise démographique en France. Cette tendance démontre que les écoles hors contrat ne sont pas affectées par le déclin des effectifs. 

Aujourd’hui, 130 000 élèves sont scolarisés dans ces écoles, qui représentent désormais 4,4 % des établissements scolaires français. Ce pourcentage atteint même 7 % dans l’enseignement secondaire, avec 2 574 écoles disséminées sur tout le territoire. 

Un modèle éducatif plébiscité 

Les écoles libres hors contrat se distinguent par leur grande diversité pédagogique. Contrairement aux écoles publiques, elles jouissent d’une liberté totale quant au choix des programmes et des méthodes d’enseignement. Certaines suivent une approche plus classique, tandis que d’autres optent pour des méthodes innovantes, comme la pédagogie Montessori ou la méthode Freinet. Ce modèle éducatif, adapté aux besoins spécifiques de chaque élève, est devenu un atout majeur qui séduit de plus en plus de parents. 

Outre la pédagogie, ces écoles mettent un point d’honneur à maintenir des classes à faibles effectifs, ce qui permet une plus grande individualisation des parcours scolaires et un suivi personnalisé. En raison de cette approche, les élèves des écoles hors contrat bénéficient souvent d’un environnement plus propice à l’apprentissage et à l’épanouissement personnel. 

Réussite académique et insertion dans le supérieur 

L’un des éléments clés qui expliquent le succès grandissant de ces établissements est leur capacité à préparer efficacement les élèves aux examens et à la poursuite de leurs études. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : 16,8 % des élèves ayant passé leur baccalauréat dans une école hors contrat ont intégré une classe préparatoire aux grandes écoles en 2024, un résultat bien supérieur à la moyenne nationale. Ce taux témoigne de la qualité de l’enseignement dans ces écoles, malgré le fait qu’elles ne bénéficient d’aucune subvention de l’État. 

Un phénomène d’évitement 

L’essor des écoles hors contrat est en partie le reflet de la défiance croissante des familles à l’égard du système éducatif public. En cause, la baisse du niveau scolaire constatée ces dernières années, couplée à des méthodes pédagogiques souvent jugées inefficaces. Les familles qui en ont les moyens cherchent à échapper à cette situation en inscrivant leurs enfants dans des écoles privées sous contrat ou hors contrat. En 2024, cette fuite vers les écoles hors contrat s’est encore accentuée, d’autant que ces établissements ne sont pas soumis aux mêmes restrictions que les écoles sous contrat en termes d’ouverture de classes. 

Perspectives 

Face à une demande croissante, les écoles hors contrat continueront probablement à se développer dans les années à venir. Cependant, elles font face à des défis importants, notamment financiers. Les frais de scolarité, qui peuvent aller de 150 à 850 euros par mois, représentent un obstacle pour de nombreuses familles. Néanmoins, de nombreuses écoles tentent d’alléger cette charge en proposant des bourses ou des tarifs dégressifs pour les fratries. 

Les écoles hors contrat, autrefois marginales, sont devenues une composante essentielle du paysage éducatif français. Leur succès ne montre aucun signe de ralentissement, et leur capacité à offrir des solutions pédagogiques adaptées en fait une alternative de plus en plus prisée par les familles françaises. 

 

>> à lire également : Éducation, l’école doit être au service des familles

Marie Etcheverry

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