La dissolution de l’Assemblée a stoppé net les travaux parlementaires et laissé en suspens nombre de projets et propositions de loi durant l’été. Mais la volonté de remettre la légalisation de l’euthanasie à l’ordre du jour est plus forte que jamais et le calendrier législatif promet un rapide retour du sujet, poussé par les associations et le sommet de l’État.
La rentrée parlementaire de septembre 2024 marque la réactivation des débats sur le projet de loi sur la fin de vie, qui suscite une attention particulière. En mars 2023, la Convention citoyenne sur la fin de vie avait réuni 184 citoyens tirés au sort pour discuter des questions entourant la possibilité d’une évolution législative sur l’euthanasie et le suicide assisté. Après plus de six mois de travail, leurs conclusions ont appelé à une réforme de la loi actuelle, notamment en faveur de la légalisation de l’euthanasie dans certaines conditions strictes, tout en soulignant la nécessité de préserver un cadre éthique pour protéger les plus vulnérables. Cette consultation citoyenne a jeté les bases du projet de loi que le gouvernement entend proposer à l’Assemblée nationale dès novembre 2024.
Plusieurs objectifs
Les objectifs de ce projet de loi sont multiples : d’une part, la légalisation de l’euthanasie et du suicide assisté, dans « le respect d’un cadre légal et médical ». D’autre part, le gouvernement souhaite aborder la question du soutien aux patients en fin de vie, en améliorant l’accès aux soins palliatifs et en renforçant l’accompagnement des familles. Cependant, ces propositions soulèvent des enjeux éthiques et sociaux majeurs comme le rôle des médecins qui pourraient être amenés à tuer leurs patients et les risques de dérives potentielles (euthanasie des mineurs, critères très évasifs, etc.). Les élections législatives de juin 2024 ont fait entrer de nouveaux députés à l’Assemblée nationale, certains ayant déjà exprimé des positions claires sur la question de la fin de vie. Sandrine Rousseau (EELV) et Aurore Bergé (Renaissance) se sont montrées favorables à la légalisation de l’euthanasie, arguant en faveur de la liberté individuelle et du droit à mourir dans la dignité. À l’inverse, des députés de droite continuent de s’opposer fermement à ces réformes, citant des préoccupations sur les risques de dérives et la nécessité de protéger la vie à tout prix. Malgré l’arrivée de nouveaux élus, la composition parlementaire reste relativement stable en ce qui concerne les positions sur l’euthanasie, avec un…