Rerum Novarum : quelques domaines particuliers de l’intervention de l’État (VIII)

Publié le 15 Fév 2022
rerum novarum

Dans un numéro précédent (cf. Reconstruire, n° 8), nous avons abordé la question de la légitime intervention de l’État dans le domaine social et économique. Preuve de l’importance du sujet aux yeux de Léon XIII et du magistère social de l’Église, le Souverain Pontife s’attache à présenter quelques cas particuliers d’intervention.   Quels sont ces « cas particuliers » abordés par Léon XIII dans Rerum Novarum ? Le pape aborde trois aspects spécifiques. Il traite tout d’abord de « la protection de la propriété privée ». Il développe ensuite plus longuement le thème de « la protection du travail » qu’il subdivise lui-même en plusieurs sous-parties : la grève, les conditions de travail, aussi bien du point de vue de la protection de l’âme que du corps, mais aussi des conditions d’âges (le travail des enfants) et de sexe (le travail féminin). Il continue en évoquant la question du repos puis celle du salaire avant de conclure en traitant un nouveau thème : « la protection de l’épargne et du bien de la famille ». On l’aura remarqué, la grande thématique générale, le grand maître mot, se trouve dans l’idée de « protection ». Dans la perspective du bien commun, et dans les limites déjà évoquées, la légitimité de l’intervention étatique se trouve principalement pour le rédacteur de Rerum Novarum dans la protection des plus faibles que doit apporter l’État face aux injustices qui peuvent exister ou naître des oppositions entre les classes. Comment la protection de la propriété privée, par exemple, est-elle envisagée ? Alors qu’il existe à cette époque des grèves violentes qui vont jusqu’à l’occupation des usines, voire l’appropriation agressive du matériel, Léon XIII rappelle la légitimité de l’intervention de l’État pour faire respecter le droit de la propriété privée et le défendre au besoin contre les menées révolutionnaires. Ce faisant souligne le pape, l’État ne défend pas seulement les propriétaires mais la grande majorité des ouvriers qui cherche à effectuer un travail honnête : « Mettant un frein aux excitations des meneurs, elle protégera les mœurs des ouvriers contre les artifices de la corruption et les légitimes propriétaires contre le péril de la rapine. » Ce qui est clairement dénoncé ici, c’est donc la Révolution. Qu’en est-il de la protection du travail ? Il s’agit du passage le plus long, appelant plusieurs subdivisions qui évoquent notamment la question du repos et du salaire. Si Rerum Novarum

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