L’actualité est pleine de la prétendue réforme des retraites, annoncée, critiquée, reportée… Mais jamais les politiques ne s’attaquent à la vraie question qui, au-delà des annonces et des calculs, est celle de la solidarité entre générations en fonction de la mise au monde, de l’éducation et de l’équipement des Français de demain. Le chef de l’État dit vouloir « réformer » notre système public de retraites par répartition. Il joue sur les mots : en bon français, « réformer » signifie « donner une nouvelle forme », ce qui n’est nullement prévu dans son projet. Les actifs verseront toujours des cotisations destinées soi-disant à préparer leur propre retraite mais utilisées en fait pour payer les pensions déjà liquidées. Une fois de plus, le Pouvoir agit comme la grenouille du bon La Fontaine, celle qui voulait se gonfler au point de paraître aussi grosse que le bœuf. Le parangon du « en même temps » Quel est donc le projet élyséen ? Expliquer aux Français que le système actuel est inepte, du fait que les cotisations soi-disant destinées à préparer les retraites futures sont en fait intégralement utilisées à payer les pensions déjà attribuées ? Constater que notre législation est absurde quand elle attribue les droits à pension en raison de cotisations récoltées non pour préparer l’avenir, mais pour verser à des personnes âgées les pensions déjà « liquidées », comme si cet argent pouvait servir « en même temps » à préparer les pensions futures ? Non, un tel discours de vérité est aux antipodes de ce que fait la République française depuis 1941 : imiter l’escroc Ponzi, mentir comme un arracheur de dents en prétendant que les cotisations versées par les Français préparent leurs retraites futures, alors qu’elles se bornent à payer les pensions déjà liquidées. Que cet expédient typique d’une époque funeste ait perduré dans un pays qui a retrouvé sa liberté puis son dynamisme économique, cela est une honte et un grand malheur. Quel nœud gordien faudrait-il trancher pour disposer d’un bon système de retraites ? L’erreur effroyable commise par des législateurs en de nombreux pays, le point névralgique en matière de retraites, c’est l’attribution de droits à pension en raison et au prorata des cotisations versées pour payer les pensions de nos anciens. Entretenir nos aînés est le B. A. BA du civisme : ils nous ont mis au monde, nous avons été entretenus par eux, éduqués, ils nous ont mis le pied à l’étrier, ils méritent donc incontestablement que nous ne les laissions…
Réduire une fracture : appel à la restauration des ordres mineurs
Texte de Mgr Athanasius Schneider | La théorie selon laquelle les ordres mineurs (qui ne requièrent pas l'ordination sacramentelle) sont une forme particulière de l'exercice du sacerdoce commun, théorie avalisée par le pape Paul VI dans le motu proprio Ministeria Quaedam (1972), qui s’est répandue dans la vie et la pratique de l'Église et qui a été juridiquement ratifiée par le pape François dans Spiritus Domini (2021), est étranger à la Tradition bimillénaire de l'Église universelle, tant en Orient qu'en Occident.