De ses études en Sorbonne au cardinalat, le Docteur séraphique s’est penché tout au long de sa vie sur des thèmes variés qui montrent l’étendue et la profondeur de sa science : commentaires des Évangiles, manuel de théologie, action des sacrements, controverses doctrinales, recherches sur les modes de connaissance terrestre ou conférences sur la création…
C’est pendant les années d’enseignement à Paris, après avoir obtenu le baccalauréat en théologie en 1248, que saint Bonaventure a composé son Commentaire sur les Sentences de Pierre Lombard. L’explication de cet ouvrage était alors le passage obligé pour tout professeur, et le saint franciscain venait de recevoir du ministre général de l’Ordre la faculté d’enseigner à l’Université de Paris. On ne sait quand il l’acheva, mais il est probable que ce fut avant son élévation au généralat en 1257.
De Dieu et de la création
Bonaventure y suit la division de l’ouvrage de Pierre Lombard. Ainsi le premier livre traite-t-il de Dieu. Le deuxième de la création ainsi que de la chute des anges et des hommes, de la grâce, de la conscience et des péchés. Le troisième envisage l’union des natures en Jésus-Christ : l’auteur y explique comment Jésus-Christ s’est conformé à nos infirmités et de quelle manière il nous a sauvés de la mort ; il s’intéresse enfin aux vertus. Dans le quatrième et dernier livre, mais écrit avant tous les autres, l’auteur envisage l’action des sacrements : comment ces derniers produisent-ils la grâce en celui qui les reçoit ? Il semble que la solution présentée par le savant franciscain ne le contentait pas alors entièrement : il tâcha de la perfectionner ; cet ajout se trouve à la fin du troisième livre. Il est communément admis par les historiens de la théologie que ce Commentaire sur les Sentences constitue la source principale des œuvres ultérieures du jeune religieux qui n’avait, quand il en entama la rédaction, que 27 ans. Le Breviloquium n’est qu’une somme condensée de ce commentaire initial : réédité il y a peu, il constitue un manuel de théologie très instructif.
La disputatio
C’est aussi au cours des années parisiennes – du moins jusqu’en 1255 car la lutte que Guillaume de Saint-Amour et d’autres professeurs séculiers entretenaient alors contre les ordres mendiants pour les exclure de l’enseignement à l’Université avait amené, cette année-là et pour deux années encore, l’interruption des cours des prêcheurs et des franciscains –, c’est…