> DOSSIER « Saint Charbel, thaumaturge universel »
Chaque année, la nuit de Noël nous tourne vers Bethléem, mais c’est dans cette même nuit, le 24 décembre 1898, qu’un moine libanais a rendu son âme à Dieu : Charbel Makhlouf, ermite de la montagne d’Annaya. Patrizia Cattaneo revient sur la vie cachée du moine libanais, les phénomènes extraordinaires entourant son corps, ainsi que les miracles contemporains de Nohad El Chami et de Raymond Nader. Elle éclaire la portée spirituelle de ces signes et la manière dont l’Église maronite les accueille aujourd’hui.
| Il y a plus de choses à raconter de saint Charbel depuis qu’il vit au Ciel qu’avant. Pouvons-nous tout de même revenir sur sa vie terrestre : qui était-il et quelle fut cette vie ?
Saint Charbel Makhlouf était un moine maronite libanais d’une humilité et d’une ferveur exemplaires. Né en 1829, dans un petit village de montagne du nord du Liban, il est entré très jeune dans l’Ordre libanais maronite. Il a terminé son noviciat au monastère Saint-Maroun d’Annaya, où il a passé toute sa vie et il est mort le 24 décembre 1898. Ordonné prêtre, il a mené seize années de vie monastique entièrement consacrées à la prière, au travail et au silence. Ensuite, il a reçu la permission de se retirer à l’ermitage des Saints-Pierre-et-Paul, rattaché au même monastère, où il a passé vingt-trois ans dans la solitude, la pénitence et la pauvreté extrême. Il était un travailleur infatigable et il se privait même des rares heures de sommeil pour demeurer en prière. Sa bénédiction guérissait les malades, les mourants et les animaux, et les champs qu’il aspergeait d’eau bénite étaient miraculeusement épargnés par les invasions de sauterelles, tandis que ceux qui n’avaient pas été bénis étaient dévastés. Même s’il a vécu dans le silence et l’effacement, sa renommée de thaumaturge a rayonné, de son vivant comme après sa mort, au Liban et dans le monde entier.
| Pourquoi le procès en canonisation a-t-il tant duré pour ce moine que l’on disait saint dès son vivant ?
En réalité, soixante-dix-neuf ans entre sa mort et sa canonisation ne représentent pas un délai exceptionnellement long. Dans l’Église, beaucoup de procès de canonisation durent des décennies, voire des siècles. Même des figures très connues comme saint Vincent de Paul ont attendu longtemps : lui aussi a été canonisé soixante-dix-sept ans après sa mort, presque…








