Saint Louis modèle de sainteté pour la chevalerie scoute 

Publié le 27 Nov 2023
saint louis scoutisme

Le départ de Saint Louis pour la croisade. Chroniques de Saint-Denis, vers 1332-1350, British Library, fo 04 vo.

Le week-end des 23-25 février 2024, les abbayes du Barroux (84) et de la Garde (47) organisent une Récollection scoute, sur les pas de saint Louis, roi de France, chevalier et saint. Les garçons aussi bien que les filles sont conviés à cette retraite.

 

Pourquoi une retraite scoute ?

Le tourbillon du quotidien nous engloutit. Pour faire silence en profondeur, pour reprendre des forces, quoi de mieux qu’une retraite ?  

Tu veux vivre intensément ton idéal chrétien et scout ? Fais une retraite scoute ! 

« Tu bloques les dates des 23-25 février 2024, tu laisses tout, et tu pars pour le Barroux ou pour la Garde (près d’Agen). La récollection scoute c’est le truc à ne pas manquer ! C’est irremplaçable. » Voilà ce que disent les nombreux participants des années précédentes.  

Si tu habites le nord de la France, va à Riaumont. Aux mêmes dates, une magnifique Session de Spiritualité Scoute te livrera ses trésors. Les religieux de la Sainte-Croix de Riaumont sont orfèvres en la matière (3s@riaumont.net). 

 

Ce n’est pas scout de faire une retraite !

« C’est dans une retraite scoute que nous réalisons le plus possible cette atmosphère d’unité simple, joyeuse, généreuse, qui est la marque distinctive de l’âme scoute. »  

Qui s’exprime ainsi ? C’est le premier aumônier général des Scouts de France, le Chanoine Cornette. Dans un texte qui date de juillet 1935.  

Dès février 1922, deux ans après la fondation des Scouts de France, le Père Sevin prêche une retraite près d’Amiens à 32 commissaires, chefs de troupes et assistants. 

Faire une retraite est donc un moyen classique d’apostolat recommandé pour le scoutisme catholique par ces deux grandes personnalités sacerdotales. 

 

Pourquoi une retraite scoute sur saint Louis  qui a vécu bien avant la fondation du scoutisme ?

Attention ! C’est vrai que saint Louis a vécu bien avant la fondation du scoutisme. Mais, quand naît le scoutisme, en 1907, les modèles du scout ne peuvent être qu’antérieurs au scoutisme. Ce sont très spécialement les « croisés », qu’évoque Baden-Powell, dès le premier chapitre de son célèbre Scouting for boys (Éclaireurs). Saint Louis est un des plus éminents croisés, un des saints préférés du Père Sevin, lequel, en 1929, dans l’église Saint-Leu-Saint-Gilles de Paris, tenue par les chevaliers du Saint-Sépulcre, fit chanter « Saint Louis, monseigneur de France » (écouter) aux chefs qui voulaient appartenir à l’association spirituelle qu’il fondait sous le nom d’« Ordre scout ». 

 

Et les femmes ?

La récollection scoute est mixte, pour routiers et pour guides aînées. D’une année sur l’autre nous choisissons une figure masculine et une figure féminine (Sainte Jeanne d’Arc, Sainte Thérèse de Lisieux, Notre Dame Montjoie, etc). Chaque année, la question des rapports entre hommes et femmes est abordée dans les conférences. Toujours dans un esprit scout, bien sûr. 

 

Un modèle comme saint Louis, certes admirable et saint, ne renvoie-t-il pas à une vision dépassée du scoutisme, lequel a bien évolué depuis les années 1960 ? 

La récollection scoute ne consiste pas tellement à se déguiser, à revêtir armure et cotte de mailles (ce sera pour la veillée, si l’on veut), mais plutôt à vivre intensément l’idéal des croisés, les huit béatitudes de l’Évangile, qui correspondent aux huit pointes de la croix scoute. L’enthousiasme, la charité, l’humilité de saint Louis sont de tous les temps.

L’autorité au service du bien commun, la responsabilité personnelle, la loyauté vécues au rythme des tranches d’âges traditionnelles (8-12 ans pour le louvetisme en famille heureuse, 12- 17 ans pour le scoutisme avec primauté de la patrouille, après 17 ans pour les routiers avec primauté de la progression personnelle au sein du clan ou du feu) correspondent aux dispositions de la nature humaine et sont de tous les temps. C’est cela le scoutisme voulu par Baden-Powell et par le Père Sevin.

Le scoutisme a évolué depuis les années 60. Mais toute évolution n’est pas nécessairement un progrès. Le vrai progrès c’est d’approfondir les intuitions fondatrices de BP et de son disciple jésuite français. C’est de les vivre plus à fond.

 

Qu’est-ce qui caractérise une retraite « scoute » ? Se déroule-t-elle dans les bois, au cours d’un raid ou autour d’un feu de veillée ? 

Il y a un feu de veillée, le premier soir. Il y a des bois autour de l’abbaye Sainte-Madeleine du Barroux et de l’abbaye Sainte-Marie de la Garde, pour le chemin de croix et pour se disperser dans la solitude. Mais les conférences et l’hébergement sont dans du dur. Cela diminue les soucis matériels (préparation des repas, vaisselle, bivouac). La récollection relève plutôt des activités au « local » ou au « manoir » (lesquels sont évoqués par le Père Sevin dans son traité Le scoutisme).

Au Barroux et à la Garde, les routiers et guides aînées sont un peu intégrés à la vie des moines, spécialement par l’assistance aux messes. Chacun est libre de choisir la quantité d’offices liturgiques auxquels il veut participer. Mais tous viennent aux messes et à l’adoration nocturne, avec possibilité de se confesser. 

 

Pourquoi cette retraite s’appelle-t-elle « récollection » ?

Cette « retraite » ne dure que 48h : 23-25 février 2024 (de 17h le premier jour à 16h le dernier jour ; possibilité de n’arriver que le 24 au matin).  

C’est parce qu’elle est brève que cette retraite s’appelle « récollection ». Mais en peu de temps, on est parfois marqué à vie par un événement spirituel intense. Ceux qui, en grand nombre, ont participé aux versions précédentes de cette récollection en témoignent : ils repartent rechargés, renforcés, transformés ! 48h c’est possible à n’importe qui, même très occupé. 

 

À qui s’adresse cette retraite ? Quelles sont les conditions pour la suivre ?  

Cette récollection s’adresse à tous les aînés de tous les mouvements scouts, à partir de 17 ans, dès qu’ils ont quitté la troupe ou la compagnie. Tous les aînés, même ceux qui n’ont jamais fréquenté la troupe, ni la compagnie. Même les chefs de groupe et leurs secrétaires. Même les commissaires et les présidents d’association. Même ceux qui n’exercent plus de service en uniforme. Baden-Powell ne se donnait pas pour « but » de fonder une garderie d’enfants, mais de « former des hommes, des femmes, des citoyens » (Lessons from varsity of life). Tous les adultes du scoutisme sont donc concernés. Si tu n’as plus d’uniforme correct, tu peux venir en civil. 

 

Quand et comment s’inscrire ? 

Pour s’inscrire, il faut remplir l’un des deux formulaires dédiés ou prendre contact par mail :

Formulaire pour Sainte-Madeleine du Barroux (84)contact@barroux.org
Formulaire pour Sainte-Marie de la Garde (47) / contact@la-garde.org

Vous pouvez aussi laisser un mot aux numéros suivants : 04 90 62 56 31‬ (Le Barroux), 05 53 66 28 20 (la Garde). Le répondeur est relevé très régulièrement. 

 

Qu’est-ce qui caractérise le scoutisme catholique selon vous ? 

Le scoutisme catholique a le même but général que Baden-Powell énonçait un jour en ces termes : « contribuer, dans la mesure du possible, à réaliser le Royaume de Dieu sur la terre, en développant parmi les jeunes l’esprit et la pratique de la bonne volonté et de la coopération à l’égard des autres dans la vie quotidienne » (Discours à une Conférence de commissaires, 2 juillet 1926).  

Bref, tout scoutisme est fait pour Dieu. 

À ce but général, le scoutisme catholique ajoute une option sans doute plus marquée pour l’union intime avec Dieu (vie mystique), le recours à une doctrine théologique forte, l’intervention du ministère sacerdotal (confessions, direction spirituelle, etc.), une liturgie sacrée enthousiasmante, en harmonie avec la pédagogie scoute qui passe par l’émerveillement de nos cinq sens (le pape Benoît XVI a souligné la richesse de la liturgie selon son rite immémorial, que nous pratiquons au Barroux et à la Garde).

La présence réelle, substantielle et sacrificielle de Jésus à la messe illumine la vie chrétienne comme un véritable soleil, au point que ce fut l’origine de la conversion de certains protestants (Elisabeth Seton, Brian Houghton, et tant d’autres). 

 

Le scoutisme catholique a-t-il encore un avenir ? 

Une psychologue conjugale me disait récemment : « Mon Père, je n’ai jamais fait de scoutisme. » (Elle n’est donc pas partisane). Elle continuait : « Actuellement on mise tout sur le scoutisme ! Il n’y a que cela pour s’en sortir ! » Hâtons-nous de dire que le scoutisme, s’il est une voie privilégiée, n’est pas la seule, bien sûr. Lui-même est une synthèse (assez exceptionnelle) de découvertes effectuées dans les siècles passés.  

Pour lutter contre le transgenre, les recommandations que donne un conseiller familial ne font que rassembler quelques-uns des surprenants effets d’un scoutisme bien vécu : revenir au réel, transmettre un message fort, aider les jeunes à se décentrer pour goûter la joie du don de soi… qui aide finalement à se trouver.

Oui, à l’heure du Gender et d’internet, la prise de responsabilité au service du prochain, par l’homme et par la femme, en un apprentissage long et progressif, au moyen du louvetisme, du scoutisme et de la Route, dans la vie en plein air et avec les ressources propres au catholicisme, est un facteur d’équilibre irremplaçable. Elle facilite l’acquisition de la maturité, la pondération du jugement, la vie dans la justice et dans la joie surnaturelles.

Plus que jamais, le scoutisme catholique traditionnel a l’avenir devant lui ! Pas seulement une diminution des conflits sur terre. Mais la gloire du Ciel, anticipée par la vie intérieure fervente et par le service du bien commun, au sein de l’Église et de la cité temporelle. 

 


Récollection scoute :

23-25 février 2024
Abbayes du Barroux (84) et de la Garde (47)

récollection scoute saint louis

 

>> à lire également : Le cours Saint-Martial à Limoges : investissez dans la jeunesse !

Philippe Maxence

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