> HS n° 60-61 « Saint-Pierre de Rome, 1700 ans de splendeurs »
Le Musée du Trésor de la basilique Saint-Pierre n’est peut-être vieux que d’une demi-décennie, mais les chefs-d’œuvre d’art et de foi qu’il enferme sont le fruit d’une longue tradition d’offrandes et de souvenirs. L’archéologue Pietro Zander, grand responsable à la Fabrique de Saint-Pierre, nous en parle avec passion, ainsi que de la nécropole.
| Dr Pietro Zander, vous êtes archéologue. Quel est votre rôle actuel au Vatican ?
Bien qu’issu d’une famille d’architectes (mon père était professeur d’histoire de l’architecture et de restauration à l’université de Rome), j’ai suivi une formation d’archéologue. En tant qu’archéologue, j’ai été appelé en 1998 pour diriger les travaux de restauration de la nécropole du Vatican et de la tombe de saint Pierre. Au cours de mes vingt-sept années de service à la Fabrique de Saint-Pierre, je me suis principalement occupé de la conservation et de la restauration, non seulement de la nécropole, mais aussi de nombreux monuments et œuvres d’art et de foi de la basilique. Je suis actuellement responsable de la section Biens artistiques au sein du département technique de la Fabrique de Saint-Pierre. Je suis également professeur à l’Université pontificale grégorienne, membre de la Commission permanente pour la protection des monuments historiques et artistiques du Saint-Siège et membre effectif de l’Académie pontificale romaine d’archéologie.
| Quelle est l’étendue de la nécropole du Vatican ?
La nécropole est située sous les grottes sacrées vaticanes, au niveau de la nef centrale de la basilique Saint-Pierre. La partie explorée s’étend sur une longueur d’environ 70 mètres et comprend 22 édifices funéraires, édifiés au IIe siècle sur les pentes sud de la colline du Vatican, face au cirque de Caligula et de Néron, qui a vu le martyre de l’apôtre Pierre et des protomartyrs romains immédiatement après l’incendie de Rome en juillet 64 après J.-C.
| Comment y accède-t-on ?
On accède à la nécropole vaticane par un escalier construit immédiatement après les fouilles archéologiques entreprises par Pie XII de 1941 à 1949. Les marches de cet escalier constituent une sorte de ligne temporelle où chaque marche correspond à une période d’environ soixante-dix ans. Le visiteur est ainsi invité à faire une sorte de « plongée » dans le passé, de nos jours jusqu’à l’année 64, où saint Pierre, comme nous l’avons dit, a subi le martyre…








