C’est grâce à une association dynamique qu’une église de la région de Toulouse est en train d’achever sa remise en état, avec la restauration d’une grande peinture. Un modèle à suivre, avec des fonds provenant des adhérents mais aussi de généreux dona-teurs, une vraie vie paroissiale, un patrimoine mis en valeur, une communication efficace et des acteurs locaux dévoués. Entretien avec Laurent Toffanello, trésorier-adjoint de l’association « les Amis de Saint-Saturnin » et responsable du suivi de la restauration.
| Le 15 mai dernier, vous avez achevé la restauration d’un tableau représentant une Descente de Croix, placé au-dessus du maître-autel de l’église Saint-Saturnin (31). Quelle est l’histoire de cette œuvre ?
Ce tableau a été peint entre 1830 et 1840, juste après la construction de l’église Saint-Saturnin, qui date de 1830. Tandis que les peintures des murs et du plafond ont été réalisées par les frères Pedoya, celle-ci n’a pas été signée. François Pedoya peignait aussi sur toile et peut donc être l’auteur de ce tableau, mais nous n’en sommes pas sûrs. C’est une œuvre monumentale, de 4,6 m de hauteur et 3,5 m de largeur, représentant la Sainte Vierge tenant son Fils lors de la descente de la Croix. En faisant des recherches sur les tableaux illustrant la Descente de Croix, j’ai trouvé par hasard une œuvre ressemblant de très près à celle de Saint-Saturnin. Il s’agit d’un tableau de Nicolas Poussin, aujourd’hui exposé au musée de l’ermitage à Saint-Pétersbourg, en Russie. Le tableau de l’église est une copie-miroir de cette peinture réalisée vers 1630.
| Comment s’est passée la restauration ?
Cela fait une dizaine d’années que nous rénovons le mobilier et la décoration de l’église. Ce tableau, pourtant au centre, n’avait pas encore été remis en état. En 2023, le curé de la paroisse nous a alors invités à entreprendre sa restauration. Avec l’association « les Amis de Saint-Saturnin », nous avons donc lancé une campagne de dons et les travaux ont pu commencer le 11 septembre dernier. À l’origine, nous prévoyions des dépenses allant jusqu’à 15 000 euros. Mais, en descendant le tableau, nous avons remarqué que l’entretien demanderait beaucoup plus de travail : le châssis était complètement délabré, la toile était presque transparente, trouée, la peinture était défraîchie… Si nous avions attendu quelques années, le tableau aurait été complètement perdu. Nous avons donc fait…