> Dossier : « 1625-2025 : Sainte-Anne-d’Auray, quatre cents ans d’histoire et de ferveur »
La dévotion à sainte Anne est attestée depuis au moins le IIe siècle à Jérusalem, et en France depuis très longtemps, de façon légendaire peut-être mais néanmoins plausible, avec de nombreux sanctuaires. En Bretagne, il est probable qu’elle remplaça une déesse celtique.
Les évangélistes qui, selon le droit juif, nous ont fourni une généalogie complète de Joseph, ne nous renseignent pas sur les parents de Marie. C’est dans les apocryphes, Protévangile de Jacques et Pseudo-Matthieu, que l’on trouve mention des noms de Joachim et Anne. Bien que ces textes ne soient pas canoniques, l’Église a adopté le récit qu’ils donnent des circonstances miraculeuses de la naissance de Marie au foyer d’un couple stérile qui n’était plus en âge de procréer. Il est donc loisible d’appeler Anne, prénom mystique relativement répandu, signifiant Grâce, la mère de Notre-Dame.
Grand-mère comblée
À en croire la Tradition, Anne, déjà vieille, serait morte chez sa fille, à Nazareth, peu après le retour d’Égypte de la Sainte Famille, ce qui lui accorda la joie de tenir entre ses bras ce petit-fils qui était le Messie d’Israël. Quant au lieu de sa sépulture, il semble que, d’abord inhumée à Nazareth près de Joachim, Anne aurait été plus tard ramenée avec lui à Jérusalem, ville dont elle était originaire, pour reposer, selon un pieux usage, dans la vallée de Josaphat, lieu présumé du Jugement dernier. Cela expliquerait comment, lors de la persécution hérodienne contre la communauté chrétienne de Judée, au début des années 40, ses nièces Salomé et Cléophas, contraintes à l’exil pour échapper à la mort, auraient, comme cela se pratiquait parfois, emporté avec elles les cendres des grands-parents de Jésus afin de les soustraire aux profanations. Thèse d’autant plus admissible que, si le culte de sainte Anne existait déjà à Jérusalem au IIe siècle comme l’attestent des inscriptions antiques en l’église qui porte son nom, son tombeau ne s’y trouvait pas, au grand dam de l’impératrice Hélène qui le fit rechercher lors de son pèlerinage en Terre sainte des années 330. Cet échec exclut qu’elles aient pu se trouver un temps en l’église Sainte-Anne de Constantinople bâtie en 550 par Justinien.
En Provence

En la cathédrale Sainte-Anne à Apt, la chapelle des reliques.