Pour l’angélus du 25 août, le pape François revient sur le dernier évangile du pain de vie, dont il a déjà commenté le premier et le deuxième passages.
Clôturant sa série d’allocutions sur le discours du pain de vie, le Pape aborde lors de la récitation de l’angélus du 25 août la célèbre réponse de saint Pierre : « Seigneur, à qui irions-nous ? Vous avez les paroles de la vie éternelle. » Dans ce passage de l’Évangile de saint Jean, le Seigneur avait demandé à ses Apôtres, à la suite de beaucoup de défections : « Voulez-vous partir, vous aussi ? »
Ce n’était pas spécialement à Pierre, mais à tous ceux qui étaient encore présents que le Seigneur s’adressait alors, mais Pierre prit la parole au nom de tous. Saint Pierre était certes présomptueux, mais il aimait profondément le Seigneur et il était aussi sûr de ses frères. Il parla donc en son nom et au nom de tous, comme il l’avait fait et le fera en d’autres circonstances.
Sa réponse est magnifique. Il s’attache au Seigneur pour le seul motif que Jésus a les paroles de la vie éternelle. C’est un acte théologal parfait : un acte de foi bien sûr, mais aussi un acte d’espérance, de cette espérance toute née de la confiance basée sur la foi. Enfin, c’est bien sûr un acte de très haute charité.
Ces paroles de Pierre, nous devons à notre tour les dire à Jésus, surtout en ce temps d’apostasie générale. Mais nous devons les dire avec beaucoup d’humilité, cette humilité qui précisément manqua à Pierre à l’heure décisive. C’est quand il reconnut sa faiblesse, après une grande humiliation, que Pierre, une fois revenu à son Seigneur, put confirmer ses frères. Seule l’humilité pourra nous obtenir la grâce de la persévérance finale.
Il ne faut jamais croire que nous ne soyons pas capables de trahir Jésus. Pierre le fit, alors qu’en ce temps critique où tous ou à peu près étaient partis, il avait su si bien réagir. Jésus parle toujours dans un langage qu’il n’est pas facile de comprendre. Et Pierre en fera encore l’expérience lors du lavement des pieds. Nous devons dépasser l’incompréhension et, dans un grand esprit de foi mais aussi d’humble abandon, faire confiance, comme un petit enfant, en celui qui a les paroles de la vie éternelle.
Les Douze continuèrent donc à suivre leur maître. Et pourtant, le Maître devait se retrouver seul durant son amère Passion. Saint Jean qui s’était écarté un moment, reviendra pour être le seul Apôtre présent au pied de la Croix.
Oui, Jésus a les paroles de la vie éternelle. Il n’est pas d’autre nom par lequel nous puissions être sauvés. Et il nous sauve par son Église, sacrement du salut. De nos jours, la doctrine concernant l’axiome « hors de l’Église, pas de salut » n’a guère de crédit. C’est pourtant un dogme de foi, comme l’avait rappelé Paul VI dans sa magnifique Profession de foi : « Nous croyons que l’Église est nécessaire au salut, car le Christ qui est seul médiateur et voie de salut se rend présent pour nous dans son Corps qui est l’Église. »
La foi n’est pas facile, mais elle est nécessaire. Ne succombons pas non plus à la tentation de dire : Jésus oui, l’Église non ! C’est une tentation du diable. L’Église, qui est Épouse du Christ et son Corps mystique, a les paroles de la vie éternelle. Il n’est pas facile de suivre Jésus, mais lui est toujours fidèle et si nous recourons à lui, il ne nous abandonnera jamais. Il va toujours au-devant de la brebis perdue, qu’il ramène sur ses épaules ensanglantées au bercail de l’Église.
Sachons alors nous poser les vraies questions : Jésus qui possède les paroles de la vie éternelle est-il vraiment présent dans ma vie ? Dans quelle mesure, est-ce que je me laisse toucher par lui ? Les paroles de Jésus sont-elles pour moi aussi des paroles de vie éternelle ? Que Marie nous aide à écouter Jésus et à ne jamais le quitter.
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