Sexocentré

Publié le 26 Oct 2012
Sexocentré L'Homme Nouveau

Grossesses non désirées, maladies sexuellement transmissibles, violences, pornographie, homophobie… Les enfants sont peut-être analphabètes, mais la priorité n’est pas là. Le ministère de l’Education nationale se fait ministère du bas-ventre et le ministère des Droits de femmes se fait ministère des revendications LGBT (Lesbienne, Gay, Bi et Trans).

Le 4 juillet 2001, l’avortement et la contraception étaient inscrits comme un droit dans le code de la santé publique, le délai de l’avortement était rallongé et les mineures pouvaient s’affranchir de l’autorisation parentale pour recourir à une IVG. C’est tout ? La loi en question précisait aussi que les écoles, collèges et lycées devaient dispenser un enseignement sur la sexualité à raison de trois séances par an minimum. Comment ne pas voir que l’éducation sexuelle à l’école telle qu’elle est conçue n’est qu’un vecteur de la culture de mort ? Vendredi dernier, les députés ont voté le remboursement à 100% de l’avortement pour toutes les femmes et le remboursement, intégral là encore, de la contraception pour les jeunes filles de 18 à 20 ans. Ainsi financées par la Sécurité Sociale, les lycéennes pourront se conforter dans l’idée que la grossesse est une maladie et pourront, à nos frais, mettre en pratiques leurs cours d’éducation sexuelle.

educss sexocentré

Pourtant, au moins dans les petites classes, ces cours n’avaient pas été mis en place, faute de temps peut-être mais faute aussi, pour les professeurs, de savoir comment enseigner la chose. Preuve que l’opinion publique était réticente à cette confrontation des enfants à des questions qui ne les concernent pas encore, le programme lancé par l’UNESCO en 2009 sur l’éducation sexuelle des enfants, avait été un tollé. Des préconisations telles que dire aux enfants qu’il est « naturel d’explorer et de toucher des parties de son corps » avaient fait couler de l’encre…
 

Vincent Peillon entend reprendre les choses en main, aussi se tient aujourd’hui la première réunion d’un groupe de travail chargé de repenser l’éducation sexuelle et de rendre un rapport d’ici fin janvier. Plancheront donc un inspecteur, un conseiller principal d’éducation, deux professeurs de sciences de la vie et de la terre, un professeur des écoles, un professeur d’éducation physique et sportive (!), une infirmière, un médecin scolaire et des représentants des fédérations de parents ainsi que du Planning Familial… En 2003, une circulaire avait rappelé l’importance des recommandations de la loi du 4 avril 2001, précisant que l’éducation sexuelle ne devait pas seulement prendre en compte les problèmes de santé publique mais répondre aussi aux problèmes des violences sexuelles, de la pornographie et… de l’homophobie. On n’a jamais autant parlé de sexualité à l’école et force est de constater que les problèmes de violences sexuelles, de pornographie etc… n’ont jamais été aussi développés. Les premières expériences sexuelles se font de plus en plus tôt et bien des jeunes confient en avoir été blessés, choqués. Mais les adultes continuent de les confronter dès le plus jeune âge aux thèmes de la santé reproductive et de l’orientation sexuelle. L’Education nationale est un peu une salle de shoot façon Marisol Touraine, ministre de la Santé : un lieu où l’on se fait du mal, mais encadré par l’Etat et financé par les impôts.

Najat Vallaud-Belkacem, ministre des droits des femmes, qui s’occupe surtout des femmes qui aiment les femmes, continue la lutte contre l’homophobie et veut intégrer aux programmes de Lettres de première et terminale l’étude de l’orientation sexuelle des auteurs. Plus encore, elle confie vouloir que « les enfants qui découvrent cette orientation homosexuelle » puissent « s’identifier à telle ou telle personnalité ». Les parents, premiers responsables de l’éducation de leurs enfants, auront-ils leur mot à dire dans tout ça ?

Adelaide Pouchol

Adelaide Pouchol

Ce contenu pourrait vous intéresser

SociétéArt et Patrimoine

Transmettre le patrimoine vivant, un défi pour la France

Entretien | Malgré les difficultés et la disparition d’un tiers des événements en cinq ans, les Français restent profondément attachés à leurs traditions festives. Thomas Meslin, cofondateur de l’association « Les Plus Belles Fêtes de France », défend ce patrimoine culturel immatériel et veut lui redonner visibilité et dynamisme grâce à un label national et un soutien accru aux bénévoles. Entretien.

+

les plus belles fêtes de france label patrimoine
InternationalBioéthique

Abolition de la GPA : une semaine historique à l’Onu

Dans un rapport du 1er octobre, Reem Alsalem, rapporteur spécial des Nations unies sur la violence contre les femmes et les filles, a qualifié la gestation pour autrui de « forme d’esclavage moderne », et appelé à l’adoption d’un instrument international juridiquement contraignant interdisant la GPA « sous toutes ses formes ». 

+

gpa
Société

Nos raisons d’espérer

L’Essentiel de Joël Hautebert | Malgré l’effondrement des repères et la crise des institutions, il demeure des raisons d’espérer. On les trouve dans ces hommes et ces femmes qui, par leurs vertus simples et leur fidélité au devoir d’état, sont capables d’assumer des responsabilités au service du bien commun.

+

espérer vertu
SociétéFin de vie

Euthanasie : « Pierre Simon voulait faire de la vie un matériau à gérer »

Entretien | Alors que le Sénat reporte une nouvelle fois l’examen du projet de loi sur la fin de vie, l’essayiste Charles Vaugirard publie La face cachée du lobby de l’euthanasie (Téqui). En s’appuyant sur les écrits oubliés de Pierre Simon, fondateur de l’ADMD et ancien grand maître de la Grande Loge de France, il dévoile les racines eugénistes et prométhéennes d’une idéologie qui, selon lui, continue d’inspirer les lois bioéthiques contemporaines.

+

euthanasie pierre Simon
SociétéPhilosophie

La logique, un antidote à la crise de la vérité

C’est logique ! – Entretien | Dans son nouvel ouvrage Devenir plus intelligent, c’est possible ! (Le Cerf), François-Marie Portes invite à redécouvrir les outils logiques de la tradition antique et médiévale. Pour lui, apprendre à définir, énoncer et argumenter n’est pas réservé aux spécialistes : c’est un savoir-faire accessible à tous, indispensable pour retrouver le goût de la vérité dans un monde saturé de discours trompeurs. Entretien.

+

penser portes intelligent logique
SociétéLectures

Maurras, pour la Nation, contre le racisme

Entretien | En août, les éditions de Flore publiaient un petit livre d'Axel Tisserand, Maurras, pour la Nation, contre le racisme. À cette occasion, Philippe Maxence s’est entretenu avec l’auteur, agrégé de lettres classiques et docteur en philosophie, au sujet de Charles Maurras (1868-1952).

+

charles maurras racisme nation patrie