Revenons sur le voyage du Pape à Marseille et sa prière à Notre-Dame de la Garde, le 22 septembre dernier. Dès le début, il a entendu confier celui-ci à Marie, notre Mère et Mère de l’Église, en se confiant à elle dans son sanctuaire de Notre-Dame de la Garde. Ainsi se mettait-il dans les pas des plus grands saints venus ici en pèlerinage pour se confier à Marie médiatrice de toutes grâces et refuge des pécheurs : sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus, saint Charles de Foucauld, saint Jean-Paul II et tant d’autres.
Le Pape a voulu ainsi déposer, sous le manteau de notre maman du Ciel, les fruits des Rencontres Méditerranéennes, avec les attentes et les espérances qu’elles suscitèrent.
La lecture du prophète Sophonie a permis au Pape d’exhorter à la joie et à la confiance, car notre Dieu est un Dieu personnel et tout proche, qui est venu sauver. Disons pour commencer un mot de l’histoire de cette Basilique, qui n’a pas été fondée en souvenir d’un miracle ou d’une apparition particulière, mais simplement parce que, depuis le XIIe siècle, le saint peuple de Dieu cherchait et trouvait ici, sur la colline de La Garde, la présence du Seigneur dans le regard de leur bonne Mère.
Depuis des siècles, les Marseillais y montaient pour prier. C’est le saint peuple fidèle de Dieu qui est à l’origine du sanctuaire. Et encore aujourd’hui, Marie est pour chacun la protagoniste d’un tendre croisement de regards qui nous montre Jésus, et nous invite à faire tout ce qu’il nous dira. Marie d’autre part nous montre le regard de tout ceux qu’elle rassemble et conduit à Dieu.
En ce carrefour qu’est Marseille, le Pape s’est arrêté sur ce croisement de regards, qui exprime parfaitement la dimension mariale du sacerdoce. Tous nous sommes appelés à faire ressentir au monde le regard de Jésus, et à porter jusqu’à Jésus, par Marie, le regard de nos frères. Un échange de regards doit se réaliser, et cet échange nous rend à la fois des instruments de miséricorde et des intercesseurs.
Tout d’abord, Jésus, par une caresse, pose son regard sur tout homme, regard qui va de haut en bas, non pas pour juger et condamner, mais pour relever et sauver ; regard plein de tendresse qui transparaît dans les yeux de Marie. Nous devons le transmettre aux autres par l’humilité et la compassion, à l’instar du Bon Pasteur qui ne fait pas de remontrances à la brebis perdue, mais la charge sur ses épaules.
On peut beaucoup apprendre du regard de Jésus et de Marie. Soyons à leur image des êtres de compassion. Proximité, compassion, tendresse vont de pair. Ne l’oublions pas. Ayons toujours un regard d’accueil et d’encouragement capable d’essuyer toutes larmes. Ne laissons jamais faiblir la chaleur du regard paternel et maternel de Dieu. Que le sacrement de Pénitence ne soit jamais instrument de torture mais bien instrument de pardon et de miséricorde. Soyons proches de chacun, surtout des plus fragiles. Ne laissons jamais ceux qui souffrent manquer de notre proximité attentive et discrète.
Il y a aussi le second regard : celui des personnes qui se tournent vers Jésus. De même que Marie à Cana a recueilli et porté au Seigneur les inquiétudes de deux jeunes mariés, nous aussi sommes appelés à être pour les autres la voix qui intercède. Notre prière et surtout notre adoration doivent tendre vers cela.
Le Pape rappelle alors que nous avons perdu le sens de l’adoration, et que nous devons le réapprendre. Regardons toujours le regard de Marie, regard d’intercession et de miséricorde. Grâce à Marie, nous devons devenir un Évangile vivant. Par, avec et en Marie, portons à nos frères le regard de Dieu, portons à Dieu la soif de nos frères, répandons la joie de l’Évangile.
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