En Grande-Bretagne, alors que les chiffres de la crise migratoire n’ont jamais été aussi importants, des manifestations anti-immigration se multiplient depuis juillet dernier et tendent à se reproduire ailleurs en Europe.
Depuis le mois de juillet dernier, des manifestations anti-immigration auxquelles s’opposent des contre-manifestations en faveur de l’immigration se déroulent en Grande-Bretagne. La police s’efforce d’éviter les affrontements entre les deux tendances : d’un côté la droite et l’extrême droite, de l’autre la gauche militante. C’est la deuxième année consécutive que les esprits s’échauffent en Grande-Bretagne autour de la question de l’immigration, allant jusqu’à nous rappeler la situation prévalant en France. Cette année, chez nos voisins britanniques, les troubles ont commencé à la suite de l’arrestation d’un demandeur d’asile éthiopien de 38 ans « soupçonné » d’avoir tenté d’embrasser une adolescente de 14 ans. Attisant les angoisses de la majorité de la population à la vue d’une masse migratoire en croissance continue, ce nouvel incident a servi de détonateur à la crise.
Une réalité concrète
La réaction de la rue n’a pas pour motif un vague sentiment de mal-être mais s’appuie sur une réalité concrète. Ainsi, en un an, plus de 111 000 personnes ont demandé l’asile au Royaume-Uni, chiffre le plus élevé jamais enregistré depuis le début des statistiques officielles dans le pays. Plus significatif encore, dans ce pays cerné par des mers et des océans protecteurs, plus de 50 000 migrants sont parvenus à traverser illégalement la Manche dans le même temps. Un bilan dur à assumer pour Keir Starmer, le Premier Ministre travailliste arrivé au pouvoir au moment de la précédente crise migratoire, en juillet 2024. Par sa réaction, le gouvernement britannique, socialiste comme nous l’avons déjà dit, montre que les faits commencent à l’emporter sur l’idéologie dans les esprits de ses membres. Pourtant positionnée très à gauche, la Vice-Première Ministre Angela Rayner a fini par admettre que l’immigration posait un grave problème de cohésion sociale. Le 1er septembre, le pays annonçait la suspension « temporaire » des nouvelles demandes de regroupement familial pour les réfugiés installés sur son sol. Une mesure qui nous semble judicieuse. En revanche, une autre décision, prise en août dernier, n’emporte pas notre adhésion. Elle consiste à renvoyer en France des migrants arrivés illégalement sur de petites embarcations en échange d’un nombre équivalent de leurs semblables végétant sur le sol français. L’on se demande à quoi rime ce jeu de chaises…