Synode : se mettre à l’écoute de l’Esprit dans le monde ? 

Publié le 28 Nov 2023
Synode / concile vatican II
Le synode sur la synodalité, dont la première Assemblée générale s’est achevée le mois dernier, paraît avoir été conçu pour réaliser les espoirs de certains théologiens. Un courant progressiste à l’œuvre depuis Vatican II pousse à des changements sur des « nœuds disciplinaires doctrinaux », toujours les mêmes, grâce à la « pastoralité » et dans une herméneutique que cette session paraît avoir plus ou moins mise en œuvre. 

  Le Synode sur l’avenir de l’Église, précédemment intitulé sur la Synodalité, s’est tenu à Rome au mois d’octobre. Il ne nous appartient pas ici d’en commenter le document final, point d’étape en vue de la dernière session qui aura lieu en octobre 2024. Il s’agit de remonter en amont pour envisager le contexte ecclésial et certains enjeux d’un tel événement. Quelle est la nature de ce synode ? Il est la concrétisation de ce que le pape François a dit dans son important discours du 17 octobre 2015, affirmant que la synodalité « est le chemin que Dieu attend de l’Église du troisième millénaire ». Si tel est le cas, ce synode à haute teneur méthodologique doit être considéré avec attention. Il est effectivement le lieu où se cristallisent un certain nombre de tensions ecclésiales, et au premier chef celles portant sur la réception du concile Vatican II.  

Les deux herméneutiques

Cette question de la réception du Concile est l’objet du célèbre discours de Benoît XVI du 22 décembre 2005, sur les deux herméneutiques, celle de « la discontinuité et de la rupture » et celle « du renouveau dans la continuité de l’unique sujet Église que le Seigneur nous a donné ». Le débat de réception va de pair avec un débat sur la nature dudit concile. Karl Rahner, quelques jours après la clôture de celui-ci, avait affirmé dans une conférence publique qu’il n’était « que le commencement du commencement » (1). Et il ajoutait : « Pour que ce commencement du commencement devienne un début véritable, beaucoup, presque tout reste à faire. » (2) La crise de réception du Concile s’est grosso modo structurée entre ceux qui refusaient tout ou parties de celui-ci, ceux qui affirmaient « tout le Concile, rien que le Concile » et ceux qui militaient pour promouvoir « l’esprit du Concile ».  Dans cette…

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Thibaud Collin

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