Sujet éternellement débattu depuis Vatican II, l’ordination des femmes revient dans les discussions avec l’évocation par le Synode qui vient de s’achever de la possibilité d’un diaconat féminin.
Si le Synode sur la Synodalité s’est achevé dans une relative indifférence médiatique, les observateurs et les spécialistes n’ont pas manqué de souligner que la question du diaconat féminin avait été relancée, et ceci malgré les réticences marquées par le Pape lui-même au cours des discussions et partages synodaux. Depuis, plusieurs théologiens et des prélats en responsabilité ont manifesté leur intérêt pour cette nouvelle possibilité qui serait ouverte au sein du peuple de Dieu afin de permettre aux femmes de bénéficier enfin d’une reconnaissance et d’une autorité à la hauteur de leur engagement dans la vie de l’Église. On peut penser que dans les mois prochains le débat va être vif entre les tenants de cette innovation et les gardiens de la Tradition ecclésiale. Le texte final du Synode affirme prudemment : « Un discernement plus approfondi est nécessaire à cet égard », mais les arguments que reprendront les deux camps sont déjà connus et les aspects historiques et doctrinaux de la question sont à la disposition de n’importe quel lecteur un peu attentif aux débats sans cesse repris depuis le dernier Concile.
La nature sacramentelle du diaconat
Il est vrai qu’en amont, il manque une réflexion approfondie à propos de la nature sacramentelle du diaconat. Le diacre se voit conférer une fonction importante dans le ministère de la Parole, du culte divin, du gouvernement pastoral et du service de la charité, sans recevoir pour autant le ministère sacerdotal (réservé aux évêques et aux prêtres, cf. Catéchisme de l’Église catholique, n. 1596). Si le diaconat constitue bien le premier degré du sacrement de l’Ordre, et si l’on tient comme vérité infailliblement enseignée par l’Église que l’ordination sacerdotale est réservée aux hommes, alors il en est de même pour l’ordination diaconale, puisqu’il n’y a qu’une différence de degré entre elle et l’ordination sacerdotale (des prêtres et des évêques). C’est ce qui a toujours été affirmé et vécu dans l’Église catholique romaine, dans les Églises orientales unies à Rome, dans les Églises orthodoxes et préchalcédoniennes, en un mot dans toutes les Églises qui sont structurées par un épiscopat valide.
Des champs d’action distincts
Une solution apparemment astucieuse et donnant l’impression de respecter la doctrine serait d’ouvrir aux femmes non pas l’ordination diaconale mais des…