Dans la réédition – augmentée de plusieurs chapitres – de l’un de ses succès de librairie sorti en 2000, Les Habits neufs du terrorisme intellectuel, Jean Sévillia actualise le portrait d’une police des intelligences qui continue d’aveugler nos élites politiques, malgré une réalité toujours plus difficile à ignorer.
À première vue, le mot « terrorisme » évoque, surtout à notre époque, la violence armée : on pense au djihadisme. Mais il ne faut pas écarter une autre définition, celle qui relève des idées, souligne Jean Sévillia en introduisant son dernier livre : « Le terrorisme intellectuel est un instrument de contrôle social qui agit comme une sorte de police : une police du vocabulaire, une police de la pensée, une police du comportement en société et même, désormais, une police du comportement privé. » Cette méthode vise donc les « rebelles envers l’idéologie dominante» auxquels il faut ôter « le droit à la parole ». Les tenants de ce terrorisme (partis, associations, journaux, intellectuels), adeptes du gauchisme, se présentent comme agissant au nom du bien et au service de la vertu, tout opposant méritant des étiquettes infamantes (fasciste, raciste, etc.) destinées à délégitimer ses positions.
Huit chapitres inédits

© Audrey Le Roy, CC BY-SA 2.0
Complétant le travail qu’il avait entrepris dans un premier ouvrage sur ce thème, paru en 2000, l’auteur l’actualise en y ajoutant huit chapitres inédits. L’ensemble couvre
l’histoire européenne depuis le début du XXe siècle jusqu’à nos jours, le tout présenté selon un ordre chronologique et avec une précision méticuleuse, méthodes qui répondent bien à son talent reconnu d’historien.
« Staline a toujours raison
». Dans ce premier chapitre, Jean Sévillia rappelle le quasi-monopole de l’idéologie communiste, sujet d’une réelle attraction pendant des décennies dans de nombreux milieux européens. On retiendra cette judicieuse définition : «
Le communisme, vérité révélée par Marx, Lénine et Staline, professe une religion séculière. Le prolétariat, authentique messie, donne son sens à l’Histoire. Les militants sont des apôtres chargés d’œuvrer au salut de tous. La charité est totale pour ceux qui souffrent du joug bourgeois. » Le sujet revient dans un chapitre qui rappelle le combat pour la vérité mené par l’écrivain russe
Soljenitsyne, dont
L’Archipel du Goulag fut d’abord mal accueilli en France au nom de la détente avec l’URSS. La
connivence avec le communisme affecte même l’épiscopat français qui reste l’une de ses «
dernières forteresses »…
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