Terrorisme ou crimes de guerre : des termes neutres ?

Publié le 28 Nov 2023
terrorisme crimes de guerre

La défense d’un territoire à coups de milliers de bombes peut-elle être considérée comme du terrorisme ?

L’actualité a remis dans toutes les bouches des mots dont le sens est très débattu et qui servent surtout les affrontements politiques. Un exemple bien évident est le terme de « terrorisme ». D’où la nécessité de revenir sur leur signification pour évacuer des émotions réflexes qui empêche le raisonnement sur les événements tragiques que nous vivons.

  Il existe des « charges » dans les mots que nous employons. Certaines phrases nous font bondir, certaines paroles nous déclenchent des larmes et cela quasiment indépendamment du sens que les termes les composant revêtent. Les laïcistes grimacent à la mention d’un terme religieux, les royalistes dès lors que l’on parle de la République, certains catholiques lorsque l’on discute du Synode, d’autres lorsque l’on parle de tradition. Les philosophes, quant à eux, peuvent éprouver quelques agacements dès lors que l’émotion d’un mot supplante sa signification.  

Dire la vérité

Le mot désigne un concept dans le but de dire la réalité. La charge affective que revêt ce mot n’importe que peu. Nous sommes bien obligés de policer notre langage afin de pouvoir être entendus et compris de tous. Certains mots évoluent donc, voire disparaissent : « race » disparaît de l’Homme, « sexe » disparaît des personnes, « père et mère » disparaissent au profit de « parents » ou de « tuteurs légaux », « employés et patrons » deviennent des « collaborateurs », « massacres » disparaît pour laisser place à « frappes chirurgicales », les traitements expérimentaux deviennent des « vaccins », l’assassinat devient le « droit à mourir dans la dignité ». Le langage alors ne dit plus la réalité. Ainsi cette dernière devient obscure, insaisissable. La parole directe devient extrême et insupportable pour nos concitoyens, trop habitués à se laisser abreuver par des flots de mots, jetés comme un fleuve de la gueule d’une bête bien reptilienne.  

Crime contre la vie humaine

Un exemple bien évident est le terme de « terrorisme ». La définition que tous invoquent est celle du « philosophe » Jacques Derrida : « crime contre la vie humaine en violation des lois y impliquant à la fois la distinction entre civil et militaire [les victimes du terrorisme sont supposées être civiles] et une finalité politique » (1). Cette définition jargonnante peut sembler bien trop large car elle convient aussi à n’importe quel type de guerre armée. Et pourtant c’est en raison de l’invention du mot « terrorisme » que la guerre perd son sens.  

La Révolution française

La première mention du terme terrorisme en France survient après la Révolution française pour désigner les excès commis…

Pour continuer à lire cet article
et de nombreux autres

Abonnez-vous dès à présent

François-Marie Portes

Ce contenu pourrait vous intéresser

À la uneSociétéPhilosophie

Avent, Noël : des termes déchristianisés

C'est logique ! de François-Marie Portes | Malgré la déchristianisation de la société, l'idée de l'Avent comme période d'attente est restée dans les mœurs, mais souvent très dénaturée, le matérialisme remplaçant le spirituel. Un exemple du phénomène de glissement des concepts.

+

avent calendrier
SociétéPatrimoine

Quelle suite donner aux États généraux du Patrimoine religieux ?

Décryptage | Avec la baisse de la pratique, la question de l’entretien et de l’usage des bâtiments religieux en France risque de devenir un problème crucial. Un rapport de la Commission de la culture au Sénat, puis un recensement général de ce patrimoine ont donné le signal de la prise de conscience générale. La CEF est à l’origine de la création des États généraux du Patrimoine religieux, une instance chargée de réfléchir à ces questions.

+

États généraux du Patrimoine religieux péril
SociétéÉducation

Quand l’État confisque l’éducation sexuelle

L'Essentiel de Thibaud Collin | Le scandaleux programme d’éducation sexuelle à l'école présenté au Conseil supérieur des programmes découle d’une évolution hédoniste qui ignore l’unité de la personne mais surtout il évince les parents de leur devoir et de leur droit inaliénable à éduquer leurs enfants.

+

éducation sexuelle

Vous souhaitez que L’Homme Nouveau poursuive sa mission ?