Depuis hier soir à 20 h 00 nous sommes officiellement orphelins, même si nous savons que la chrétienté bat encore au rythme du cœur de Benoît XVI. Dans le numéro spécial que L’Homme Nouveau vient de publier, aux rubriques habituelles un peu bousculées, nous retraçons cette étonnante destinée, exemple sans précédent d’humilité et de science, de piété et de proximité, de bousculement aussi des attentes trop humaines. Fidèle à lui-même, Benoît XVI aura jusqu’au bout échappé aux images toutes faites.
C’est maintenant le moment du grand silence, comme une sorte de Samedi saint avant l’heure. Le Siège de Pierre est vacant et nous devons vivre à la lumière de la foi dans le recueillement de l’espérance.
C’est, pour l’instant, la dernière leçon de Benoît XVI, bien en consonance avec cette Année de la foi, qu’il a lancée pour le renouveau de l’Église. Sa grande œuvre aura été le retour aux fondamentaux du christianisme, que nous avions perdus de vue depuis cinquante ans. Au fond, c’est une invite à rompre définitivement avec le naturalisme. « La destinée du genre humain est une destinée surnaturelle »rappelait déjà dom Guéranger dans son essai sur Le Sens chrétien de l’histoire. C’est aussi la leçon actuelle de Benoît XVI. Nous sommes donc appelés à vivre ce moment historique, ce Carême inédit, dans la foi et l’espérance. Nous attendons maintenant son successeur, en confiant à Dieu le conclave qui va se dérouler. Oui, tout est grâce.