> Carte blanche d’Yves Chiron
En cette année du Jubilé, où vont affluer à Rome entre 30 et 40 millions de pèlerins, de fidèles ou de visiteurs, a été publié un Manuel du pèlerin, pratique par son format de poche, agréable dans sa typographie et peu coûteux. Le Manuel s’ouvre par une « Histoire » rapide de Rome, des origines jusqu’à l’époque contemporaine. Mais l’ouvrage n’est pas un guide touristique de Rome. Aussi on n’y trouvera pas le descriptif des monuments de la Rome antique (le Colisée, le Forum, etc.) ou de la Rome annexée par l’Italie (le Vittoriano, par exemple), ni même des plus belles fontaines ou des églises de Rome. En revanche on trouve un descriptif détaillé, avec plans et explications pas à pas, des quatre basiliques majeures et des trois autres grandes basiliques romaines. L’ouvrage précise bien sûr les conditions spirituelles pour obtenir l’indulgence du Jubilé, explique en quoi consiste l’indulgence (« la rémission devant Dieu de la peine temporelle due aux péchés ») ainsi que la différence entre indulgence partielle et indulgence plénière. Ce Manuel est aussi, pour une large partie, un recueil des prières et des chants qui font du pèlerinage jubilaire un acte de foi, de prière et de pénitence. Pie XII, dans la bulle du Jubilé de 1950, rappelait :
« Il faut garder à l’esprit que ces pèlerinages ne doivent pas être faits avec la mentalité de ceux qui voyagent pour le plaisir ; mais avec l’esprit de piété qui animait les fidèles des siècles passés, qui, surmontant des obstacles de toutes sortes, souvent à pied, venaient à Rome pour laver leurs péchés avec des larmes de douleur et pour implorer le pardon et la paix de Dieu. »
Cet ouvrage n’a pas de nom d’auteur, car il est la reprise de manuels anciens, largement modifiés par des corrections et des augmentations. Mais on croit savoir que l’éditeur de ce Manuel est proche de la Fraternité Saint-Pie X. Cela se voit, ici ou là, lorsque, par exemple, est évoquée la « romanité ». L’auteur nous dit, ce qui est vrai, qu’« aller en pèlerinage à Rome, c’est aussi s’imprégner de romanité ». Pour illustrer en quoi consiste cette romanité ou « esprit romain de l’Église », est citée une belle lettre de l’abbé Berto, écrite en 1963. Mais l’auteur a cru devoir ajouter le texte complet de la fameuse Déclaration du 21 novembre 1974 de Mgr Lefebvre ; déclaration…
