Une manifestation silencieuse contre le projet de constitutionnalisation de l’avortement

Publié le 28 Fév 2024
constitutionnalisation avortement

Sans aucun doute, cette défaite pour la vie aura des conséquences dans les mois ou les années à venir. © Peter Potrowl / CC 4.0

Le projet de constitutionnalisation de l’avortement passe au Sénat ce mercredi 28 février. La Marche pour la Vie organise donc une manifestation silencieuse à Port-Royal (Paris), ce jour-même de 18 heures à 20 heures.

 

Le Sénat se réunit cet après-midi pour débattre à nouveau du projet de constitutionnalisation de l’avortement. Les sénateurs doivent se prononcer sur l’inscription de « l’interruption volontaire de grossesse » dans la Constitution. Le 30 janvier dernier, l’Assemblée nationale avait adopté à une majorité écrasante la réforme initiée en octobre 2022 par le gouvernement : 493 voix contre 30.

La commission des Lois de la chambre haute avait ensuite décidé le 14 février dernier de ne pas s’opposer à la réforme gouvernementale portant le vote au Sénat. « La Commission a décidé de ne pas s’opposer à la constitutionnalisation de la liberté de recourir à l’interruption volontaire de grossesse et prend acte du texte qui est proposé par le gouvernement », avait expliqué Agnès Canayer, rattachée au groupe Les Républicains, ajoutant « à cette étape-là, nous ne sommes pas défavorables, mais la rédaction proposée a encore un certain nombre d’irritants et nous aurons le débat en séance ». 

La Marche pour la Vie organise donc une manifestation à Port-Royal (Paris), de 18 heures à 20 heures, pour défendre la liberté de conscience des médecins, la protection des enfants à naître, la liberté de s’opposer à l’avortement en France et encourager les sénateurs à voter contre ce projet de loi. 

Marie-Lys Pellissier, directrice de la communication du collectif, explique que « nous aimerions demander aux sénateurs d’avoir le courage de voter contre ce projet de loi. » Le rassemblement sera silencieux, « nous serons là bâillonnés car cette mesure aura forcément un impact sur tous ceux qui sont contre l’avortement dans notre pays », explique-t-elle.  

Les conséquences concrètes de cette constitutionnalisation dépendront du texte final qui sera adopté, mais le collectif estime que « dans les faits, il sera très difficile de préserver la liberté de conscience des soignants notamment dans un contexte de pénuries des médecins, nous savons qu’il y aura des conséquences. » Il semblera en effet plus difficile de s’opposer à un droit devenu constitutionnel.

Marie-Lys Pellisier insiste également sur la souffrance des femmes ayant déjà avorté qui deviendra encore plus tabou : « constitutionnaliser l’avortement va encore plus les bâillonner et les culpabiliser : comment assumer souffrir d’un acte qui est autant “sacralisé” ? »

Mais la mobilisation de ce soir ne sera évidemment pas suffisante pour ralentir le processus législatif. Le collectif encourage donc ses soutiens à écrire à leur sénateur afin qu’ils puissent tous « recevoir de nombreux messages. » 

Si le texte est adopté aujourd’hui, il sera amené au Congrès, cette fois à Versailles. La Marche pour la Vie organisera une mobilisation, plus large si le calendrier le permet.  

En 2022, il y a eu 243 000 avortements, soit 17 000 de plus qu’en 2021. Le collectif encourage de son côté à mettre en place des solutions pour favoriser l’accueil de la vie et développer davantage les alternatives plutôt que de constitutionnaliser l’avortement.  

 

>> à lire également : 40 Jours pour la Vie, une initiative pour le Carême 

Maitena Urbistondoy

Maitena Urbistondoy

Ce contenu pourrait vous intéresser

A la uneSociétéBioéthiqueDoctrine sociale

La dimension « politique » de la défense de la loi naturelle

L’avalanche de lois « sociétales » en France depuis plus d’un demi-siècle, toutes étant des atteintes directes à la loi naturelle, a provoqué dans une partie du monde catholique une délégitimation diffuse ou expresse des institutions politiques les ayant édictées, cela au sein du déferlement individualiste de l’après-68 et de cette sorte d’explosion en plein vol de l’Église en état de Concile. Le « mariage » homosexuel et la constitutionnalisation de l’avortement ont porté chez ces mêmes catholiques le climat à l’incandescence. D’où la question : que faire ?

+

loi naturelle
SociétéLettre Reconstruire

L’Église face au socialisme (II)

Lettre Reconstruire n°35 (avril 2024) | Dans la série de ses études synthétiques sur les idéologies modernes, Carlos Sacheri aborde le socialisme et le jugement de l’Église sur cette réaction aux injustices sociales nées du libéralisme économique. Il présente ici les points communs à toutes les idéologies socialistes.

+

socialisme
SociétéLectures

L’inégalité, un outil de civilisation ?

Entretien | Juriste et historien, Jean-Louis Harouel s’attaque dans un livre récemment paru au mythe de l’égalité. Il postule que cette « passion laide » contemporaine, destructrice de la famille, entre autres, ne sert en rien les intérêts d’une population, en montrant que seule l’inégalité, créatrice de richesses, encourage la production et par là-même augmente le niveau de vie et conditionne le progrès moral et scientifique. Entretien avec Jean-Louis Harouel sur son livre Les Mensonges de l’égalité. Ce mal qui ronge la France et l’Occident.

+

égalité mythe