Vincent Lambert est mort.
La décision d’arrêter l’hydratation et l’alimentation à l’encontre d’un homme, qui n’était ni en fin de vie, ni souffrant, résulte d’une décision de la plus haute juridiction civile, saisie par le ministre des solidarités et de la santé. La mise à mort d’un innocent a donc été voulue et légitimée par le droit positif français à l’initiative des plus hautes institutions publiques.
Comme l’observe très justement Jean-Marie Le Méné, dans un Valeurs actuelles, « faire respecter la vie des personnes fragiles devient une exception au droit de les faire mourir qui devient la règle ». Le président de la Fondation Lejeune voit juste :
« Pour l’Etat, tuer Vincent Lambert était un devoir ». Ce titre nous rappelle la formule lapidaire de Rousseau, selon lequel « la vie est un don conditionnel de l’Etat ».
Dans le contexte actuel, on perçoit mieux le sens profond des directives anticipées : Il ne s’agit pas de dire si l’on veut mourir, mais de dire si l’on veut vivre pour échapper au sort commun, celui de la liquidation. Pour échapper à ce sortfuneste, il faut le faire savoir. Les circonstances de la mort de Vincent Lambert confirme une hypothèse qui prend jour après jour plus de corps : Nous vivons dans un système de liquidation humaine, dont le nombre de victimes innocentes s’accroit année après année. Ce système mortifère, légal et institutionnalisé, a sans cesse besoin de nouvelles victimes. C’est sa raison d’être et la source à peine voilée de la légitimité politique.