11e festival de Rocamadour : quand la musique élève les âmes

Publié le 20 Juin 2016
11e festival de Rocamadour : quand la musique élève les âmes L'Homme Nouveau

Rocamadour. Un haut lieu spirituel chargé d’histoire, accueillant depuis le Moyen Âge pèlerins et touristes par milliers. C’est dans ce cadre grandiose et profondément religieux, que le festival de Rocamadour comptera cette année du 5 au 26 août sa onzième édition, proposant par des concerts de musique sacrée, d’élever les cœurs à la beauté. Explications du directeur du Festival, Emmeran Rollin.

Quel genre d’artistes le festival de Rocamadour réunira-il, du 5 au 26 août 2016 ? Amateurs, figures illustres françaises, grands interprètes du monde ?

Emmeran Rollin : Ce festival de musique sacrée, qui connaîtra du 5 au 26 août 2016 sa onzième édition, accueille chaque année à la fois de grands artistes, des ensembles et solistes de renommée internationale, et de jeunes talents, ayant pour certains fraîchement achevé leur formation… En plus de grands récitals, nous avons à cœur de développer une politique de création, d’être des « dénicheurs de pépites ».

Pourquoi Rocamadour ?

En réalité, pour plusieurs raisons : premièrement, en raison de l’encrage historique. Déjà au Moyen Âge, les troubadours chantaient les miracles de la Vierge noire de Rocamadour ; ainsi le festival s’inscrit dans une vraie continuité avec la tradition de ce lieu, notamment musicale. De plus, Francis Poulenc, grand compositeur du XXe siècle, s’est converti à Rocamadour le 22 août 1936 – dont nous fêterons cette année les 80 ans –, témoignant de l’expérience d’un « retour au sens du sacré ». Cet événement était donc particulièrement propice à l’implantation du festival de musique sacrée en ce lieu.

Enfin, il est vrai que Rocamadour, et particulièrement la basilique Saint Sauveur, dispose d’une acoustique subjugante, atout incroyable pour notre festival.

En quoi la musique sacrée est-elle un moyen particulièrement adéquat pour faire vibrer l’âme de ce lieu ?

Si Rocamadour était au Moyen Âge un des quatre principaux lieux de pèlerinage, ce lieu a toujours eu vocation à élever les âmes, ce qui est d’ailleurs assez manifeste par la topographie même du lieu. La musique sacrée partageant cette même finalité, elle permet aux cœurs de s’ouvrir à la beauté, à la transcendance… D’ailleurs, même les textes de la musique sacrée disposent à cette ouverture de l’esprit et du cœur. La musique est un moyen touchant d’exalter la dimension spirituelle du lieu, par et au-delà des émotions.

Pensez-vous que seul un public initié puisse vraiment apprécier le festival de Rocamadour ?

Je dirais que justement, la richesse du festival de Rocamadour repose sur la grande variété du public. Celui-ci ne se limite pas à l’auditoire traditionnel des concerts classiques. Nous accueillons des familles, des enfants, de très nombreux touristes qui viennent dans des contextes divers en vacances dans ce lieu, ce qui aiguise sans doute leur curiosité et leur avidité à découvrir des choses nouvelles. Les gens ressortent souvent émerveillés, beau témoignage pour nous de la portée de ce festival.

Comment la région accueille-t-elle le projet, qui compte déjà plusieurs éditions ?

Nous apprécions le véritable soutien des politiques publiques de la région, qui savent étendre le caractère sacré au-delà de la stricte sphère religieuse. Le festival ravive l’identité du lieu, et nous avons d’ailleurs rapidement reçu le label départemental de « Grand Festival », ce qui permet à l’agence Lot-tourisme de promouvoir la communication de notre festival à un rang international.

Les compositeurs choisis pour cette édition 2016 ont-ils quelque chose de particulier à nous révéler sur Rocamadour, son histoire, son atmosphère, son caractère insolite ?

Pas forcément directement. Dans la préparation du programme, nous mettons un point d’honneur à réunir sept siècles de musique, allant du grégorien aux créations contemporaines, passant par le baroque, la Renaissance, le romantisme… Toutes les œuvres choisies ont en un sens une vocation commune, transmettre la devise du sanctuaire de Rocamadour : « l’espérance ferme comme le roc ». Ainsi, la musique du festival est un hommage à ce message, dont elle témoigne à travers chaque édition. 

Tarifs : 5 à 30 €. Informations et réservation : www.rocamadourfestival.com

Ce contenu pourrait vous intéresser

À la uneCultureLectures

Le Dieu de Tolkien

L’œuvre de Tolkien est profondément irriguée de sa foi, qui transparaît dans son univers fantastique empli de créatures imaginaires. Un livre récent démontre combien celui-ci découle de l’espérance chrétienne de l’écrivain.

+

le dieu de tolkien
CultureArt et Patrimoine

Visite guidée des églises autour de Notre-Dame

Depuis la réouverture de Notre-Dame de Paris, la cathédrale accueille près de 30 000 visiteurs par jour. L’attrait d’un des monuments les plus emblématiques de France peut éclipser la richesse des autres églises qui l’environnent. C’est pourquoi nous proposons au lecteur de visiter les églises qui entourent Notre-Dame et qui tendent parfois à être oubliées du grand public du fait de leur imposant voisinage.

+

notre-dame église
CultureLectures

Le choix culture de la quinzaine

Recensions | La Rédaction de L'Homme Nouveau vous propose une page culture, avec un choix de quelques livres religieux ou historique, BD ou CD. Des idées de lecture à retrouver dans le n° 1833.

+

notre-dame de paris livre cd bd culture
CultureLectures

Une deuxième aventure à l’école des Gardiens de Fidem

Recension jeunesse | La rédaction de L’Homme Nouveau vous propose une page recension de lectures jeunesse, avec un choix éclairé d'histoires et albums à lire ou faire lire, notamment le deuxième tome des « Gardiens de Fidem », Les Îles sans nom, par Blanche Collange. À retrouver dans le n°1833.

+

livre jeunesse Gardiens de Fidem
CultureSpiritualité

Huitième centenaire du Cantique de Frère Soleil 

Instrumentalisé et détourné de son sens premier – un chant de louanges adressé à Dieu à travers sa Création – le cantique de saint François d’Assise réjouit le cœur des hommes et de Dieu depuis un siècle maintenant. Ce chant d’admiration tourné vers le Créateur, pour ce qu’il est lui-même et pour son œuvre, appelle à l’amour de l’Église et au service du prochain.

+

cantique de saint François