2015 : un certain baiser du diable…

Publié le 08 Jan 2016
2015 : un certain baiser du diable… L'Homme Nouveau

À Charlie Hebdo, ils revendiquaient le « droit » au blasphème dans un athéisme religieux relevant d’un certain culte de l’homme, évoquant le « Non serviam » de Lucifer. Mais qui est comme Dieu ? On ne se moque pas de Dieu. Ce 7 janvier 2015, ils ont été malheureusement servis… À force de ne rien prendre au sérieux, leur « bête et méchante » comédie sacrilège est devenue une tragédie par le fait d’une autre caricature du sacré : l’islamisme ! Les contraires extrémistes sont du même genre logique : la nature blessée ayant horreur du vide, la négation provocante des uns appelle l’affirmation encore plus provocante des autres, dans le même déni de l’Esprit de vérité religieuse.

On ne joue pas avec le diable

Au Bataclan, ils invoquaient le diable en un blasphème plus ou moins inconscient, inspiré par l’athéisme pratique et l’esprit décadent de leur époque, étranger aux fins dernières. Dernier CD du groupe californien en concert ce soir-là : « Zip down » « Braguette ouverte » – à la manière de Charlie ! Mais on ne joue pas avec le diable. Ce 13 novembre 2015, les « Aigles de la Mort Métal » entonnaient donc leur tube de 2004 Kiss the devil : « Qui va aimer le diable ? Qui va aimer sa chanson ? Qui embrassera sa langue ? Qui va aimer le diable et sa chanson ?… ». Sans pouvoir aller jusqu’au bout. La langue de feu dudit diable viendra concrètement les embrasser sous la forme d’une atroce fusillade islamique ou islamiste.

Car le Coran, n’en déplaise aux inconditionnels du dialogue ­interreligieux, n’est pas l’œuvre de Dieu ni d’un pacifique. Contrefaçon de religion, il porte une signature, en dépit d’éléments indéniables de vertu naturelle (de piété religieuse) et avec de multiples tentations sous l’apparence de bien. Si on peut être bon comme musulman, c’est malgré le Coran, comme on peut être mauvais catholique malgré l’Évangile ! L’hérésie qui rend vaine aujourd’hui la venue de Jésus, c’est « l’hérésie du XXe siècle » qui ronge aussi notre début de millénaire. C’est précisément celle du relativisme qui a gagné l’Église elle-même (on l’a vu au Synode de la famille) : l’oubli ou le mépris de la loi (morale) naturelle. « S’il n’y a plus de loi naturelle, il n’y a plus de misère humaine qui ait un sens et qui soit guérissable par un salut venu d’en haut ; il n’y a plus que la religion de l’homme » (Jean Madiran). Une religion de l’homme chantée dans le vocabulaire d’un sécularisme sans frontières, dont l’esprit Charlie n’est qu’un mode outrancier contre lequel se répand la fureur terroriste de kamikases, mode exacerbé de l’islam.

Dans une dialectique très subtile qui est aussi marquée, les suppôts (presque tous involontaires et inconscients) de Satan, par jeu musical décadent ou par violence du « jihad », ont été subitement réunis en un baiser explosif, un choc des « civilisations » participant en réalité d’une même « culture de mort » (par antiphrase) sous deux visages différents : « Je suis Charlie » et « Je suis la Charia » ! On a mal compris, hélas, la chronique religieusement incorrecte de l’abbé Benoît (1) désignant comme pauvres victimes mais « frères siamois » ces supporters de concerts genre hellfest (en transe au son du métal) et leurs assassins, ces « zombis-haschishin » (1). Les bourreaux et leurs victimes ne sont-ils pas la proie de deux conditionnements apparemment opposés mais qui se réconcilient invisiblement par la manipulation du démon contre Jésus Rédempteur, le bouc-émissaire révélé, comme l’appelle René Girard ? Dans cette éclipse du baiser du diable, qui nous met tous à l’ombre, Dieu, par son Église, propose cependant à l’humanité une lumière divine et une limite ultime à cette logique infernale du mal : Sa Miséricorde !

1. Sur Riposte catholique (www.riposte-catholique.fr) le 20 novembre 2015.

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