Massacrés en 1860, huit religieux franciscains et trois laïcs syriens, victimes des Druzes, seront canonisés à l’automne. Ils avaient été béatifiés il y a presque un siècle par Pie XI.
Le 20 octobre prochain le pape François canonisera les onze martyrs de Damas. Il s’agit de huit religieux franciscains (sept Espagnols et un Autrichien) et de trois laïcs maronites, tous morts en martyrs de la foi en 1860 lors d’une insurrection des Druzes. Les Druzes sont une secte ésotérique issue de l’ismaélisme chiite. Établis de façon dispersée au Liban et en Syrie, ils se sont ralliés aux Turcs lors de la conquête ottomane de ces territoires en 1516. Dans la deuxième moitié du XIXe siècle, ils ont lutté pour obtenir leur autonomie tout en étendant leur territoire au détriment des sunnites musulmans et des chrétiens maronites. En 1859 et en 1860, les Druzes du Mont-Liban et ceux du Hawran (au sud-ouest de la Syrie) attaquent des villages maronites et se soulèvent dans la Bekaa (à l’ouest du Liban) et à Damas. D’autres musulmans se joindront à leur insurrection qui fera plusieurs dizaines de milliers de morts parmi les chrétiens du Liban et de Syrie. Le couvent franciscain de Damas, fondé par des religieux espagnols au XVIIe siècle, abritait aussi un collège. Lors de l’insurrection druze de 1860, le couvent fut attaqué dans la nuit du 9 au 10 juillet. Tous ses occupants furent massacrés et le couvent fut pillé et détruit. Le martyr des franciscains de Damas fut rapidement connu dans ses détails par une relation qu’en fit le père José Maria Ballester dans une brochure qui fut éditée dans plusieurs pays (1). Procureur général de la Terre sainte, le père Ballester la rédigea après enquête et après avoir recueilli les témoignages de survivants d’un massacre qui s’était étendu à tous les chrétiens de la ville. Furent tués le père Manuel Ruiz López, supérieur du couvent, et sept autres religieux : les pères Carmelo Bolta Bañuls, Nicanor Ascanio Sorai, Nicolás María Alberca Torres, Pedro Nolasco Soler Méndez, Engelbert Kolland et les frères Francisco Pinazo Peñalver et Juan Jacob Fernández. Furent tués trois laïcs qui étaient frères de sang : François, Abdel Mooti et Raphaël Massabki ; ils étaient de rite maronite et aussi tertiaires franciscains. Lorsque les Druzes attaquèrent le couvent, le supérieur, le père Manuel Ruiz López, se précipita à la chapelle. Il consomma les hosties consacrées qui se trouvaient dans…