Pourquoi les croix sont-elles voilées dans certaines églises ?
Durant les deux semaines qui mènent à la fête de Pâques, l’Église se prépare avec une intensité redoublée au sacrifice du Christ. Comme l’écrit dom Guéranger dans L’Année liturgique :
« Dans l’attente de cette heure terrible, la sainte Église manifeste ses douloureux pressentiments, en voilant par avance l’image de son divin Époux. »
Mais, outre ce « pressentiment », y a-t-il une raison plus profonde ?
Oui, dom Guéranger l’exprime également :
« Les interprètes de la sainte Liturgie nous enseignent que cette austère coutume de voiler la croix au temps de la Passion exprime l’humiliation du Rédempteur, réduit à se cacher pour n’être pas lapidé par les Juifs »
comme il est rappelé par l’Évangile. Avant de se livrer librement, d’accepter de se laisser arrêter à la suite de la trahison de Judas, le Christ s’est caché. Il a choisi son heure. L’Église entre en deuil. Elle va revivre jour après jour la Passion du Christ et l’heure de la crucifixion n’est pas encore venue.
Et les statues des saints ?
Le voile violet qui recouvre les statues des saints est là pour signifier pendant ce temps de la Passion qu’il est juste que les serviteurs s’effacent quand la gloire et la divinité du Christ sont voilées aux yeux des hommes. Par ailleurs, les saints expriment le Ciel et la Résurrection dont ce n’est pas encore l’heure
À quel moment intervient le voilement des croix et des statues ?
Selon la Congrégation pour le Culte divin et la discipline des sacrements :
« Dans les églises, les croix et les statues seront voilées le cinquième dimanche de Carême. » (lettre circulaire De festis paschalibus, n° 57, 1988).
Pour la forme extraordinaire, ce voilement intervient à partir du Premier dimanche de la Passion qui ouvre le temps de la Passion.
Jusqu’à quand ce voilement a-t-il lieu ?
Toujours selon le même document romain (n.26) :
« Les croix demeurent voilées jusqu’à la fin de la célébration de la Passion du Seigneur, le Vendredi Saint, les images jusqu’au début de la Veillée Pascale. »