Léon XIII (3/5) : Le Pape et la dignité des Églises orientales

Publié le 26 Juin 2025
Léon xiii églises orientales

Lors de son audience pour le Jubilé des Églises orientales, le 14 mai, Léon XIV a cité Léon XIII.

> DOSSIER : « Léon XIII pour comprendre l’Église d’aujourd’hui » 
Si Léon XIV s’est immédiatement référé à Léon XIII comme auteur de Rerum Novarum, il a aussi évoqué l’action de son prédécesseur auprès des Églises orientales.

  Il y a plusieurs raisons au choix du nom de Léon XIV, a dit le nouveau pape aux cardinaux, la première étant que le précédent Léon est l’auteur de l’encyclique Rerum Novarum. Quatre jours plus tard, il en donnait une autre, devant des représentants des Églises orientales catholiques : « Le pape Léon XIII fut le premier à consacrer un document spécifique à la dignité de vos Églises. »

Un texte solennel

Il s’agit de la lettre apostolique Orientalium dignitas Ecclesiarum de 1894. Laquelle commence donc par : « La dignité des Églises orientales… » C’était en effet la première fois qu’un pape leur consacrait un texte solennel, et en outre en utilisant le mot « Églises », alors que jusque-là à Rome on parlait de « rites orientaux ». Cela dit, dans la suite du texte il est essentiellement question des rites, que le Pape veut préserver dans leur spécificité et protéger de la latinisation.  Pour cela il reprend et élargit les dispositions prises par Benoît XIV en 1743 par sa constitution Demandatam, qui était une lettre envoyée au patriarche melkite. Il souligne que les missionnaires latins sont « uniquement des auxiliaires et des soutiens », et que, ainsi que l’a cité Léon XIV, « tout missionnaire latin, du clergé séculier ou régulier, qui, par ses conseils ou son aide, attirerait un Oriental vers le rite latin » serait « destitué et exclu de sa charge ». Même dans les écoles dirigées par des religieux latins, les élèves doivent recevoir un enseignement de leur rite et dans leur rite.  Orientalium dignitas était un premier aboutissement du travail de Léon XIII sur la question des chrétiens d’Orient. Devenu pape en 1878, il héritait d’un schisme de l’Église catholique arménienne, dû à la bulle Reversurus de Pie IX (1869), et d’un fort mécontentement des autres, après la promulgation du dogme sur l’infaillibilité pontificale au concile Vatican I. Il régla vite le problème arménien, et il chercha à amadouer tous les Orientaux en ajoutant les…

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Yves Daoudal

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